D’importantes discussions ont été soulevées à différentes reprises sur la question de savoir quelle est la loi la plus générale de l’induction : Doit-on considérer la force électromotrice comme produite par toute variation du flux magnétique embrassé par un conducteur, ou par le balayage d’une partie de ce flux par le conducteur ?
Beaucoup de physiciens considèrent que de ces deux causes de production d’une force électromotrice, la première est la plus générale et contient implicitement la seconde.
La démonstration de la formule de la force électromotrice suivant Helmholtz et Lord Kelvin étant limitée au cas où le circuit induit est parcouru par un courant, l’expérience seule peut donner une réponse probante dans le cas général, qui doit comprendre l’hypothèse du circuit induit ouvert.
J’ai utilisé à cet effet un dispositif nouveau qui consiste à faire varier le flux magnétique total traversant une bobine, par la variation continue du nombre de spires de cette bobine au moyen d’un dispositif de déroulement sur place. Soient le flux embrassé par une spire circulaire, le nombre de spires semblables juxtaposées traversées par ce même flux ; le flux total traversant la bobine sera . Si l’on admet avec de nombreux auteurs[2] que la force électromotrice est produite par la variation du flux total embrassé, l’expression algébrique de cette force électromotrice serait
si l’on maintient le champ constant ( const.) pendant qu’on fait varier
le nombre des spires qui l’embrassent. Cette force électromotrice présumée
serait facile à mesurer, si elle se produit réellement.
Pour réaliser l’expérience, j’ai fait construire un grand électro-aimant spécial[3] dont le noyau en forme d’U se termine par deux grandes pièces polaires en forme de plateaux de 240mm de diamètre dont les faces sont distantes de 260mm.
