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l'altérer, à l'effet dû au gaz. Pour abréger, et avant d'employer des noms plus corrects suggérés par les expériences mêmes, j'appellerai cet effet effet métal, réservant le nom d'effet gaz à celui que j'ai déjà étudié.

II. J'ai dû m'assurer, d'abord, que l'angle du champ électrique avec les rayons peut varier de 90° à 0° sans que l'effet gaz varie, vérifiant ainsi, sur un nouveau point, l'indépendance de l'effet gaz et du champ qui sert à le révéler. Je décrirai ailleurs le dispositif employé dans ce but. Dès lors, il est facile de comparer l'effet métal à l'effet gaz. La méthode de compensation que j'ai employée et qui sera décrite ailleurs me donne une précision égale à celle de mes précédentes expériences.

III. Considérons un condensateur formé par deux plaques métalliques. Une de ces plaques est percée d'une fenêtre qu'on recouvre d'une feuille d'aluminium battu. Les rayons, perpendiculaires aux armatures, entrent par cette fenêtre dans le condensateur, où ils produisent un effet gaz et un effet métal. L'effet métal est nul quand les deux surfaces des armatures qui regardent l'intérieur du condensateur sont couvertes par une mince couche de pétrole, d'alcool ou même d'eau. Il prend une valeur mesurable quand une seule de ces faces est couverte par une feuille d'or, et une valeur double quand l'autre face est aussi couverte par une feuille d'or. Ces expériences, et d'autres que je ne cite pas, montrent que les effets métal dus aux deux faces s'ajoutent sans s'altérer; dans tout ce qui suit, la face d'entrée des rayons, couverte vers l'intérieur du condensateur d'un papier humide très mince donne un effet métal nul, en sorte qu'on n'a plus à considérer que l'effet métal dei à la seconde face. On vérifie sans peine que l'effet métal est purement superficiel, les couches sous-jacentes n'influant pas. Enfin, le signe de la charge est indifférent ; de même, l'effet ne change pas quand on change la face liée à l'électromètre.

IV. Le caractère additif de l'effet métal s'accuse nettement quand on fait varier l'épaisseur du condensateur. J'ai fait varier cette épaisseur de 0,2 cm à 5 cm et vérifié que le débit électrique est de la forme a + b*e, a et b étant deux constantes, et e l'épaisseur du condensateur. Le terme b*e correspond à l'effet gaz, et la constante a donne l'effet métal. En particulier, pour une épaisseur de 1 cm, l'effet métal relatif à l'argent, à l'or, au platine, au zinc amalgamé, est un peu supérieur à la moitié de l'effet total produit dans le condensateur, sans toutefois atteindre le double de l'effet gaz. Toujours pour cette épaisseur de 1 cm, l'effet métal donné par le zinc vaut 41 p. 100 de l'effet total c'est-à-dire 70 p. 100 de l'effet gaz. Pour l'aluminium l'effet est très faible et m'a paru cependant exister.

V. L'effet métal m'a paru indépendant de la température : une lame de zinc à 15° et à 120° donne sensiblement le même effet. Quand la valeur du champ grandit, l'effet métal varie sensiblement comme l'effet gaz : la quantité débitée tend rapidement vers une valeur limite, puis reste indépendante du champ.