Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 122, 1896.djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée

III. J’ai fait ensuite une expérience assez grossière afin de savoir si le rayonnement est bien défini, ou s’il forme seulement une houppe diffuse ; en un mot, j’ai cherché si la propagation est rectiligne. A cet effet, je plaçai devant le tube deux diaphragmes circulaires en laiton (lequel est opaque) distants de quelques centimètres ; sur une plaque sensible placée un peu plus loin, j’obtins une tache bien définie, avec ombre et pénombre, et les dimensions de cette tache sont conformes à l’hypothèse d’une propagation rectiligne. Il est donc possible d’isoler des pinceaux définis, dont on étudiera les propriétés.

IV. J’ai tenté de faire réfléchir un pinceau de rayons de Röntgen, défini par deux fentes de 0, 5 mm, distantes de 4 cm. Ce pinceau tombait à 45° sur un miroir d’acier poli, d’où, après réflexion, il aurait pu tomber sur un châssis-charge. Après une heure de pose, on n’obtint absolument aucune impression. L’expérience ainsi tentée avec un miroir métallique fut reprise avec une plaque de flint comme miroir. La pose fut portée à sept heures : on n’obtint absolument rien.

V. Je cherchai de même à les réfracter. Pour cela, dans la moitié inférieure du pinceau défini par le système de fente, j’interposai d’abord un prisme de paraffine de 20°, puis un prisme de cire de 90°. Les deux parties du pinceau devraient donner des images distinctes, s’il y avait réfraction ; en fait, ces deux images se prolongent exactement, et l’on peut affirmer que, si la déviation existe, elle est inférieure à 1°.

VI. Continuant à chercher quelles propriétés des rayons de Röntgen pouvaient coexister avec leur propagation rectiligne, je tentai de former des franges de diffraction. La partie active du tube fut placée devant une fente très étroite ; à 5 cm plus loin fut placée une fente de 1 mm, enfin à 10 cm plus loin, le châssis chargé et fermé. La pose dura neuf heures ; j’obtins une image à bords très nets, sur laquelle on ne voit aucune frange. Je mis exactement à la place de la plaque précédente une deuxième plaque sensible, et j’opérai cette fois à châssis ouvert, de manière à recevoir la lumière verte issue du tube ; en quelques minutes, cette lumière donna une silhouette exactement superposable à la précédente, mais sur laquelle se voient des franges. Si donc le phénomène est périodique, la période est très inférieure à celle de la lumière verte employée.