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formes du navire, et les deux équations pouvant être intégrées par la méthode des approximations successives, dont la première (oc = o) suffît pour la pratique. »


PHYSIQUE. — Quelques propriétés des rayons de Röntgen
Note de M. Jean Perrin, présentée par M. Eleuthère Mascart


I. J’avouerai d’abord que je n’ai sur la découverte du professeur Röntgen que des renseignements assez vagues, tirés des journaux quotidiens, et que j’ignore encore quelles sont, au juste, ses expériences. Quoi qu’il en soit, voici celles que j’ai tentées. J’ai répété d’abord celle-là même qui constitue la découverte : si, en présence d’un tube de Crookes en activité, on place un châssis photographique chargé et fermé, sur lequel sont disposés différents objets ; puis, si l’on révèle la plaque à la manière ordinaire, on y voit apparaître la silhouette de certains de ces objets ; quelque chose qui émane du tube est donc venu impressionner la plaque au travers des corps interposés. C’est le rayonnement de Röntgen. Ces rayons ne sont pas des rayons cathodiques ; ceux-ci ne pourraient, en effet, sortir d’un tube à vide qu’au travers d’une paroi de quelques microns d’épaisseur, tandis que les rayons de Röntgen agissent facilement hors d’un tube dont la paroi peut avoir 1 mm.

II. Je recueillis ensuite quelques indications sur le degré de transparence de divers corps. Le bois, le papier, la cire, la paraffine, l’eau se montrèrent très transparents, l’influence de l’épaisseur restant cependant nette. Viendraient ensuite, à peu près rangés par ordre d’opacité croissante, le charbon, l’os, l’ivoire, le spath, le verre, le quartz (parallèle ou perpendiculaire à l’axe), le sel gemme, le soufre, le fer, l’acier, le cuivre, le laiton, le mercure, le plomb. Ces résultats sont encore peu nombreux, et je ne peux songer à les relier par une loi générale ; toutefois, on peut remarquer, dès maintenant, que les métaux sont en général moins transparents que les autres corps, mais n’ont pas l’opacité absolue qu’ils présentent pour la lumière. Si, par exemple, on superpose trois lames de fer, d’environ 0, 2 mm chacune, l’opacité ne paraît atteinte que dans la région commune aux trois lames.