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J’ai recherché si ce flux positif formait un deuxième système de rayons absolument symétrique au premier.

IV. Pour cela j’ai construit un tube analogue au précédent, à ceci près que, entre le cylindre de Faraday et l’ouverture beta, se trouve un diaphragme métallique percé d’une ouverture beta’, en sorte que l’électricité positive entrée par beta ne puisse agir sur le cylindre de Faraday que si elle traverse aussi le diaphragme beta’. Puis j’ai répété les expériences précédentes. N étant cathode, les rayons cathodiques émis traversent sans difficulté les deux ouvertures beta et beta’et font diverger fortement les feuilles d’or de l’électroscope. Mais, quand le cylindre protecteur est cathode, le flux positif qui, d’après l’expérience précédente, pénètre par beta, ne réussit pas à séparer les feuilles d’or, sauf aux très basses pressions. En substituant un électromètre à l’électroscope, on voit que l’action du flux positif est réelle mais très faible, et croit lorsque la pression décroît. Dans une série d’expériences, à une pression de 20 microns, elle portait à 10 volts une capacité de 2000 unités C.G.S. ; et à une pression de 3 microns, pendant le même temps, elle la portait à 60 volts. On pouvait, au moyen d’un aimant, supprimer totalement cette action.

V. L’ensemble de ces résultats ne parait pas facilement conciliable avec la théorie qui fait des rayons cathodiques une lumière ultraviolette. Ils s’accordent bien au contraire avec la théorie qui en fait un rayonnement matériel et qu’on pourrait, me semble-t-il, énoncer actuellement ainsi : Au voisinage de la cathode, le champ électrique est assez intense pour briser en morceaux, en ions, certaines des molécules du gaz restant. Les ions négatifs partent vers la région où le potentiel croit, acquièrent une vitesse considérable et forment les rayons cathodiques ; leur charge électrique et, par suite, leur masse (à raison d’une valence-gramme pour 100.000 coulombs) est facilement mesurable. Les ions positifs se meuvent