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tenir. Mais il y a un cas où aucune exception n’est à craindre. Si, pour [/. voisin de zéro, les conditions nécessaires pour L’application de la méthode des approximations successives à la recherche de l’intégrale définie par les conditions données sont remplies, l’intégrale considérée de (3) sera une fonction holomorpke de f/. pour p-, suffisamment petit. C’est ce que l’on établira en se servant de la série que donnent les approximations successives. »

HISTOIRE DE LA chimie. — Sur quelques nouveaux objets de cuivre provenant de l’ancienne Égypte ; par M. Berthelot.

« La question de l’origine des métaux joue un rôle essentiel dans l’histoire de la civilisation ; mais elle ne peut être résolue que par l’analyse de nombreux objets, de date et d’origine certaines. Celle des objets en cuivre et en bronze est surtout intéressante, à cause de l’emploi de l’étain dans la fabrication du bronze, les gîtes de l’étain étant rares et fort éloignés des centres des anciens empires, tels que ceux de l’Égypte et de la Chaldée. La présence de l’étain et de ses alliages, surtout à l’état d’alliages riches en ce métal et d’un usage courant, soulève dès lors des problèmes capitaux, relatifs aux anciennes navigations depuis l’Indo-Chine ou les Iles Britanniques, et des routes de commerce des temps préhistoriques. Par là même, l’existence d’un âge du cuivre pur, ayant précédé l’âge du bronze, est rendue fort probable.

L’analyse chimique joue ici un rôle d’autant plus essentiel que les bronzes pauvres en étain sont rouges comme le cuivre, et que les bronzes, même riches en étain, à la suite d’une altération prolongée au sein de la terre, revêtent le même aspect que le cuivre pur, placé dans les mêmes conditions, en raison de la formation des sous-oxydes de cuivre : par exemple, l’anneau dont je vais présenter l’analyse et qui renferme 8 centièmes d’étain et 6 centièmes de cuivre, le tout fortement oxydé, offre la même teinte et le même aspect qu’un vase de cuivre pur, trouvé au voisinage. Aussi les conservateurs des Musées ont-ils souvent confondu tous ces objets sous une même dénomination ; par une habitude traditionnelle, ils ont désigné sous le nom de bronzes à la fois les alliages et les objets de cuivre pur, désignation qui a jeté la plus grande confusion dans nos études.

Cette confusion ne fait d’ailleurs que reproduire celle qui existait chez les Anciens entre la matière des objets désignés sous les noms de yalxôç, d’ces, d’airain, etc.