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vase par suite de l’affinité capillaire exercée par ce dernier sur le liquide. Ces bulles, en obstruant plus ou moins les pores, rendent irrégulière la filtration, inconvénient que l’on fait disparaître en grande partie, en opérant avec de l’eau distillée dont on a expulsé l’air par l’ébullition ; mais cette cause d’erreur n’est pas la seule qu’il faut éviter : l’irrégularité du calibre dans la longueur du tube en est une autre à laquelle il faut avoir égard. Ces deux causes suffisent pour rendre compte des différences que l’on observe dans les observations.

On a trouvé les coefficients suivants qui expriment les rapports entre les pressions moyennes et les quantités de liquide filtré à travers une cloison poreuse en porcelaine dégourdie en une demi-heure avec la même surface filtrante :

Acide chlorhydrique 0,187
Eau distillée 0,165
étendus de leur volume d’eau
Ammoniaque 0,139
Chlorure du calcium en dissolution à 35o 0,055

» Les expériences ont été faites à des températures variant de 15 à 20 degrés. Il est à remarquer que, lorsqu’on expérimente avec une vessie, un certain nombre d’heures après les cellules se distendent et les coefficients augmentent successivement jusqu’à devenir doubles ; avec les vases poreux en porcelaine, rien de semblable n’arrive : la marche de l’écoulement est régulière.

» On a soumis aussi à l’expérience d’autres dissolutions ; mais je ne mentionnerai dans cet extrait que les résultats obtenus avec une dissolution de sulfate de soude et une autre de nitrate de chaux, l’une et l’autre concentrées et privées d’air, et donnant lieu par leur réaction à un précipité insoluble cristallisé.

» On a montré, dans un Mémoire antérieur, que lorsqu’on introduit une dissolution de nitrate de chaux dans un tube fermé par le bout inférieur avec du papier parchemin, et qu’on le plonge dans une éprouvette contenant une dissolution de sulfate de soude, on ne tarde pas à voir se former sur la face de la cloison en contact avec la dissolution de sulfate, et, dans cette même dissolution, un très-grand nombre de stalactites fistulaires de sulfate de chaux cristallisé, qui s’allongent peu à peu et ne tardent pas à atteindre le fond de l’éprouvette, où la matière s’épanche.

» On a opéré ensuite en sens inverse : on a versé dans le tube qui renferme le liquide exerçant la pression une dissolution de sulfate de soude, et, dans l’éprouvette, la dissolution de nitrate de chaux ; cette dernière afin de forcer