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« À la suite de la Communication de M. Chasles, M. le Président demande à son confrère s’il lui conviendrait, sans attendre qu’un travail dont il a parlé il y a quelque temps, concernant la découverte des lois de l’attraction par Pascal soit achevé, de dire, dès ce moment, quelques mots de ce grand fait de la science, qui date, comme l’établissement des Académies, du xviie siècle. M. Chasles répond que d’autres occupations urgentes ne lui ont pas permis de donner suite à ce travail, mais que, pour satisfaire au désir naturel de M. le Président, il mettra sous les yeux de l’Académie, dans la prochaine séance, quelques écrits de Pascal, notamment une Lettre adressée au célèbre physicien Robert Boyle, qui contiennent l’énoncé des lois de l’attraction en raison directe des masses et en raison inverse du carré des distances. »

» Certes, M. Chasles doit reconnaître aujourd’hui combien il est fâcheux qu’il ait répondu à cette invitation que M. Chevreul lui adressait en sa qualité de Président dans le but évident d’augmenter l’intérêt des séances de l’Académie. Il n’était pas prêt encore pour la discussion que ne pouvait manquer de soulever une affirmation si nouvelle, et il aurait dû attendre d’avoir soumis tous les Documents qu’il possède à un nouvel et plus complet examen. Quoi qu’il en soit, depuis ce moment sa vie, si tranquillement laborieuse, est devenue toute militante. Il a dû laisser de côté les beaux travaux dont les géomètres attendent la suite avec impatience, arrêter la publication de son Rapport sur les progrès des sciences mathématiques en France pendant ces vingt dernières années, interrompre même l’étude calme et méthodique de ces questions historiques si fatalement soulevées, et tout cela pour répondre à une série d’objections de détail que les faits nouveaux dont il a parlé provoquent d’ailleurs tout naturellement dans la plupart des esprits. Se croyant obligé, bien à tort à mon avis, de répondre à ces objections au moment même où elles viennent d’être produites, il veut corroborer la vérité de ses premières affirmations par d’autres Pièces qui soulèvent à leur tour d’autres objections. Ces Documents n’ayant pas été soumis à un examen suffisant, il lui arrive parfois de donner des Pièces qui sont évidemment des copies au lieu d’en produire d’autres qu’il possède et qui pourraient passer pour des originaux, et cette circonstance, on le conçoit, ne contribue pas peu à rendre plus obscure une question qui le serait encore beaucoup sans cela.

» Notre confrère, en effet, tirant surtout ses convictions relatives à l’authenticité des Documents qu’il possède de leur nombre et de l’accord parfait qui règne entre eux, n’a pas attaché à l’étude calligraphique de ses