Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

calorique ; interposons ensuite entre elles une lame mince de mica. Le mouvement de rotation de cette lame dans son propre plan, amenera dans la quantité totale de chaleur transmise par le système, des changements considérables et de même nature que ceux qui se manifesteraient si l’on opérait sur de la lumière.

La première expérience de M. Forbes montrait que la chaleur est susceptible de polarisation ; la dernière constate sa dépolarisation.

Astronomie.Comète de Halley.

M. Poisson lit l’extrait ci-après d’une lettre que M. Bessel lui a écrite.

« La comète de Halley a attiré tous nos regards. M. Olbers m’a informé de l’observation importante par laquelle M. Arago a trouvé que la comète réfléchit la lumière du Soleil. De mon côté, j’ai aperçu un cône lumineux, sortant de la comète et faisant des oscillations assez régulières autour de la ligne menée au Soleil, dont il s’écartait jusqu’à environ 60° de chaque côté. La durée d’une oscillation était de 2jours,3 à peu près. J’ai été assez heureux pour pouvoir suivre ce phénomène pendant la nuit entière du 12 octobre. Le mouvement oscillatoire du cône était alors dirigé de gauche à droite, et j’ai vu un mouvement de 35° en neuf heures. Le 13 octobre, le mouvement avait continué et le cône était parvenu à une de ses limites : il avait beaucoup perdu de sa vivacité. Le 14, il était retourné dans la direction du Soleil à peu près, et il avait repris toute sa vivacité. Le 15, il parut à la droite et était peu lumineux. Des observations postérieures s’accordent avec celles-ci, mais elles sont séparées les unes des autres par le mauvais temps. En discutant les angles de position des cônes lumineux que j’ai observés, j’ai trouvé que ce cône faisait des oscillations dans le plan de l’orbite de la comète. J’espère que plusieurs astronomes auront observé ce phénomène curieux ; mais jusqu’ici aucune nouvelle ne m’en est parvenue.

» Il me semble que l’attraction ordinaire du Soleil ne suffit pas pour expliquer une oscillation du noyau de la comète d’une durée si courte. Je vois dans ce phénomène une preuve de l’action de quelque force polaire… »

Après cette lecture, M. Arago fait remarquer que le phénomène décrit par l’astronome de Kœnigsberg, est précisément celui dont il a entretenu l’Académie dans les séances du 19 et du 26 octobre. Les cônes de M. Bessel