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occidentale, qui affecte vers le sud, la forme d’un sphéroïde allongé ; et qu’à la même latitude les longueurs des degrés des méridiens sont très inégales, par l’effet, sans doute, d’une cause perturbatrice qui agit différemment sur le fil-à-plomb.

» J’ajouterai, en terminant cette note, que l’aplatissement de la terre, évalué à d’après les mesures de France et du Pérou, est plus exactement, et conformément à la théorie des inégalités lunaires, de , lorsque la longueur de l’arc de méridien compris entre Dunkerque et Montjouy est corrigée de la discordance des bases de Melun et de Perpignan, qui a été dévoilée récemment, par un meilleur choix de triangles, dans la partie de cet arc renfermée entre le parallèle de Forêt-Sainte-Croix et celui de Bourges. »

Chimie.Extrait d’un mémoire intitulé : Méthodes mathématiques et expérimentales, pour discerner les mélanges et les combinaisons définies ou non définies, qui agissent sur la lumière polarisée ; suivies d’applications aux combinaisons de l’acide tartrique avec l’eau, l’alcool, et l’esprit-de-bois ; par M. Biot.

« Dans l’étude des phénomènes naturels, rien n’est plus rare que de trouver une action physique, dont l’effet soit simple, mesurable, et propre aux groupes moléculaires constituants des corps, indépendamment de leur état d’agrégation actuel. Telle s’offre par exemple, la gravitation ; mais seulement quand elle s’exerce entre des systèmes matériels assez éloignés les uns des autres pour que l’inégalité des forces émanées des divers points de leur masse puisse être considérée comme insensible. Car alors la résultante de ces forces élémentaires devient simplement proportionnelle aux masses totales des systèmes, et réciproque aux carrés de leurs distances, en les considérant comme de simples points géométriques, quel que soit d’ailleurs le mode d’agglomération, ainsi que la forme des particules qui les composent. À des distances moindres, l’inégalité des forces élémentaires devenant physiquement comparable à leur intensité absolue, rend leur résultante sensiblement dépendante du mode d’agrégation des particules, ce qui en complique déjà l’expression et les effets. Enfin, à des distances moindres encore, la forme même des particules constituantes ne peut plus être négligée ; et les difficultés du calcul deviennent inexprimables. Quelle que soit la nature de l’attraction chimique, comme elle n’est sensible qu’à de petites distances, la forme des groupes atomiques entre lesquels elle