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puisse bien le supporter. En total, l’instrument pèse à peine 2 kilogrammes, ce qui n’est pas exorbitant, et ne fatiguera d’ailleurs l’observateur que dans la mesure des grands angles, puisqu’on pourra toujours avec facilité dédoubler l’instrument lorsqu’on le jugera à propos.

» Nous bornerions ici ce rapport si le problème de la mesure des grands angles avec les instruments à réflexion n’avait fait depuis plusieurs années, à notre Dépôt des cartes et plans de la marine, l’objet des recherches de deux habiles ingénieurs-hydrographes.

» L’invention de M. Fayolle date de 1817, et consiste dans l’addition au cercle de réflexion de Borda d’un second grand miroir placé au-dessus du grand miroir ordinaire, et pouvant prendre, à l’aide d’une alidade particulière, un mouvement propre entièrement indépendant du premier. Un petit miroir unique, étamé en haut et en bas, laisse entre les deux étamures une bande claire analogue à celle dont on a parlé précédemment et donnant lieu au même inconvénient : la partie étamée supérieure sert pour le grand miroir supérieur, et la partie inférieure pour le grand miroir inférieur.

» Avec le cercle ainsi disposé on peut prendre presque instantanément deux angles successifs ou un angle unique entre deux objets, ayant beaucoup au-delà de ce que mesurent les cercles ordinaires. La manœuvre en est facile à concevoir et se rapproche de celle exposée plus haut ; mais l’angle total n’est rigoureusement exact que lorsqu’on se sert de la lunette en raison des deux plans dans lesquels on observe.

» Les avantages de ce mécanisme sont éminemment de ne pas augmenter d’une manière sensible le poids du cercle à réflexion, et de rendre de plus l’observation des objets médiocrement éclairés un peu plus facile qu’avec l’instrument de M. Rowland, puisque les rayons lumineux, vus directement au lieu de traverser l’épaisseur de deux petits miroirs, n’en ont ici qu’un seul à pénétrer ; ce dernier avantage mérite surtout d’être remarqué. Dans l’instrument anglais les rayons directs traversant l’épaisseur de deux petits miroirs, la déviation qui peut résulter d’un défaut de parallélisme entre les faces des verres pourrait donner lieu à une erreur plus grande que celle que donnerait pour la même cause le cercle de M. Fayolle.

» M. Daussy, quelques années plus tard, a imaginé un appareil moins compliqué encore pour mesurer les grands angles avec le cercle de réflexion. Son idée se réduit à l’addition d’un troisième miroir étamé en totalité, et qui, placé sur la ligne qui joint le centre du grand miroir avec celui du petit, forme avec ce dernier un angle invariable. Pour ne pas in-