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server provisoirement la dénomination de barégine, consiste dans une substance gélatineuse, transparente, presque incolore, sans trace d’organisation apparente ; c’est un amas mucilagineux, formé, par dépôt, d’un grand nombre de particules provenant, en grande partie, de la décomposition de végétaux et d’animaux, la plupart infusoires : c’est ce chaos du règne organisé, dans lequel tous les individus puisent directement ou indirectement leur nourriture et dans lequel ils viennent ensuite se confondre. C’est, par comparaison, les nombreux matériaux épars et en désordre d’un édifice qui s’est écroulé et qui n’existe plus.

» La seconde, la barégine de M. Robiquet, est un végétal bien-organisé et bien connu sous le nom de nostoch thermalis.

» Il est aisé de sentir, d’après ce qui vient d’être dit sur ces deux barégines, qu’il n’y avait aucun rapprochement possible à faire entre deux productions aussi distinctes que le seraient, par exemple, de la gélatine d’une part et de l’autre les divers animaux qui auraient servi, par leur dissolution, à produire cette gélatine.

» Cette grande distinction bien établie aurait empêché M. Dutrochet, qui ne connaissait que le nostoch de Néris que lui avait procuré M. Robiquet, de se prononcer contre la barégine glaireuse et inorganisée de M. Longchamp, qu’il n’avait point encore étudiée et dont, probablement, il ignorait l’existence en nature à Paris. »

Chimie.Recherches sur la teinture ; par M. Chevreul.

Avant de présenter à l’Académie les résultats des nombreuses recherches qu’il a entreprises sur l’art de la teinture, M. Chevreul a jugé convenable de faire connaître à l’Académie la marche générale qu’il s’est tracée.

Les difficultés qu’on rencontre quand on veut donner des bases scientifiques à l’art de la teinture sont rapportées par l’auteur à quatre causes principales :

« 1o. À la petite quantité des matières qui se fixent aux étoffes dans les procédés de teinture ;

» 2o. À la faible affinité des étoffes pour les matières auxquelles elles s’unissent ;

» 3o. À ce que toutes les matières tinctoriales complexes, d’origine organique, dont on fait usage dans les ateliers, ne sont pas encore complétement connues dans leur composition immédiate ;