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terminal et la base correspondante à l’os lingual. (Ici se trouve la description anatomique.)

Nous trouvons dans cette langue, qui est un instrument de préhension des aliments plutôt qu’un organe du goût, une grande analogie avec celle de la plupart des batraciens anoures, les pipas exceptés. C’est un tuyau creux terminé par un pavillon charnu et visqueux qui est lancé hors de la bouche avec la vitesse de l’éclair, et qui y ramène rapidement la proie pour la livrer aux organes de la déglutition. En traitant des poumons et de la vessie aérienne à parois solides, située sous le cou, et qui communique avec l’air qui sort de la glotte, nous faisons voir que cet organe n’est peut-être pas étranger à cette projection de la langue ; que l’animal peut y pousser de l’air, comme dans une sarbacane à parois mobiles et allongeables, et qu’il ramène à lui avec la même vitesse, comme s’il y opérait le vide avec la plus grande rapidité. Ce mécanisme n’aurait pas lieu de nous étonner, car nous savons que la plupart des animaux vertébrés, pour absorber les liquides, sont obligés de faire le vide à l’aide des poumons ou de toute autre manière. »

Électro-chimie.Note sur l’extraction de l’argent de ses minerais ; par
M. Becquerel.

« Je suis parvenu, sans l’intermédiaire du mercure, en construisant un appareil électro-chimique avec le fer, une solution concentrée de sel marin, et un minerai d’argent convenablement préparé, à retirer de ce dernier l’argent qu’il renferme, sous forme de cristaux. Les minerais soumis à l’expérience sont ceux que l’on exploite dans la Colombie (ils m’ont été remis avec une obligeance extrême par M. Boussingault) et le minerai d’Allemont, qui se prête avec une grande facilité à ce mode d’expérimentation, puisqu’il n’a pas besoin même d’être grillé préalablement pour donner le métal.

» On parvient, par le même procédé, à retirer des pyrites cuivreuses de Chessy, près de Lyon, l’argent qu’elles renferment, sans toucher au cuivre. Jusqu’ici, il n’y a que les galènes argentifères qui se soient prêtées difficilement à l’extraction de l’argent.

» Quand un minerai, comme celui d’Allemont, renferme plusieurs métaux, tels que le plomb, le cuivre, etc., chacun de ces métaux est réduit séparément et à des époques différentes, de sorte que le départ s’effectue naturellement. Il résulte de là que les minerais de cuivre et de plomb