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de nos organes étant connue, les médecins se seraient efforcés depuis long-temps d’y trouver un énergique agent thérapeutique, qui fît en grand ce que la ventouse fait en petit ; il n’en est point ainsi, soit que la Physique entre pour trop peu dans nos études médicales, soit que les esprits aient été détournés de cette direction par les stériles doctrines que chaque année voit naître et mourir. La ventouse est presque le seul appareil dans lequel la pression de l’atmosphère soit employée comme moyen curatif, et on la retrouve à peu près telle qu’elle est décrite dans Celse, livre De re medica, si ce n’est que le verre a remplacé le métal ou l’argile dont se servaient déjà les Égyptiens.

Cependant, et sans doute grâce à l’heureuse diffusion des connaissances physiques, deux médecins anglais, le docteur Clanny, de Sunderland, et le docteur Murray, de Belfast en Irlande, ont récemment essayé, chacun séparément, et à peu près à la même époque, de construire des appareils avec lesquels on pût soustraire un membre ou le corps tout entier à une partie de la pression atmosphérique.

Ces instrumens paraissent avoir été de quelque utilité à l’époque où le choléra sévissait en Angleterre, mais peut-être ne sont-ils pas encore assez perfectionnés et d’une application assez facile pour entrer dans la pratique journalière. Leurs inventeurs eux-mêmes ne semblent en avoir fait usage que dans un petit nombre de cas, et il n’est pas à notre connaissance que d’autres s’en soient servis.

Né dans les Alpes, ayant visité et étudié les principales montagnes de l’Europe, M. le docteur Junod s’est livré jeune encore à une étude sérieuse des effets des variations barométriques sur l’économie animale, et il a conçu le projet de doter la Médecine d’un agent thérapeutique au moins aussi puissant qu’aucun de ceux qu’elle a employés jusqu’ici.

Dans la vue de varier, soit en plus, soit en moins, la pression que le corps de l’homme supporte en raison de l’étendue de ses surfaces cutanées et pulmonaires, M. Junod a fait construire un appareil en cuivre, sorte de boîte sphérique, où une personne assise, peut, dès qu’elle y est hermétiquement renfermée, se trouver en partie soustraite à la pression qu’elle supportait avant d’y entrer, et un instant après y être soumise à une pression beaucoup plus forte. Est-il besoin de dire que dans le premier cas on raréfie au moyen d’une pompe aspirante l’air de l’appareil, et que dans le second on le condense à l’aide d’une pompe à compression ?

Voici ce que l’auteur dit dans son Mémoire des effets de la condensation de l’air sur l’homme bien portant.