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rotation et les axes principaux d’un corps figurés par des droites apparentes, et sur ces droites des points distincts marquant la position du centre de gravité du corps, on va former des orbes indices de translation, et des surfaces indices de rotation. Eh bien ! par les conceptions ingénieuses, par la théorie lucide de l’auteur, les propriétés géométriques de ces orbes et de ces surfaces, corrélatives à celles du corps et des forces qui l’animent, sont rendues pour ainsi dire visibles à l’œil et palpables à l’imagination ; elles offrent une série de théorèmes aussi nouveaux qu’inattendus ; elles font connaître à l’esprit l’un des plus nobles plaisirs que puisse éprouver notre intelligence à la vue de cette manière si brillante et si sensible de suivre et de comprendre, dans toutes leurs phases, des transformations jusque-là cachées sous des formes analytiques mystérieuses comme les oracles d’une puissance invisible.

Lorsque les héros français envoyés par l’homme du siècle, remontaient le fleuve dont la source est inconnue, guidés par nos savants devanciers, ils découvrirent tout-à-coup Thèbes, la ville aux monuments à formes géométriques largement dessinées par les rayons d’une lumière tropicale ; à cette vue sublime, ils furent saisis du même enthousiasme qu’ont éprouvé les jeunes amis de la science qui se pressent à nos réunions hebdomadaires, lorsque le savant moderne dévoila devant eux le monument de sa géométrie.

Un profond analyste, M. de Corancez, mort victime de la funeste épidémie de 1832, a laissé pour dernier produit de ses veilles une savante théorie du mouvement de l’eau dans les vases ; théorie publiée depuis sa mort sous les auspices de notre célèbre confrère M. de Prony.

Un digne élève de Monge et de Fourier, en a suivi l’esprit et continué les découvertes par ses recherches sur les transversales, sur les propriétés projectives des figures, enfin sur le calcul numérique et les limites des séries dirigées vers un but d’applications ; but auquel appartiennent ses plus beaux titres.

Nous rappellerons seulement ses roues hydrauliques à formes savantes, devenues populaires sous le nom industriel de roues-à-la-Poncelet. Quand leur adoption, qui s’étend chaque année, sera complète, un seul perfectionnement théorique aura fait gagner à la France le travail quotidien d’une force motrice que nous n’évaluons pas à moins de 20,000 chevaux, ou de 120,000 hommes.

Les travaux des officiers de l’artillerie et du génie civil, militaire et naval, offrent un ensemble admirable de calculs, d’observations et d’entreprises. En nous bornant aux faits les plus remarquables, citons seulement : pour les Ponts et Chaussées, les ponts à bascule armés d’un dynamomètre