Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/564

Cette page a été validée par deux contributeurs.

branchies des tétards de la grenouille : en effet, ces deux organes sont également transitoires ; la distribution des vaisseaux se fait de la même manière dans les deux, et les fonctions qu’ils ont à remplir sont à peu près analogues. »


LECTURES.
Coup d’œil sur quelques progrès des sciences mathématiques, en France, depuis 1830, par M. Charles Dupin, président.
Messieurs,

Qu’il me soit permis de signaler quelques conquêtes mathématiques accomplies depuis 1830. On verra qu’en cette période, si courte et si profondément agitée, les sciences, poursuivant leurs travaux avec un paisible courage, n’ont pas fait défaut à la gloire de la France.

Au moment que j’ai pris pour point de départ, l’Académie perdait l’un de ses membres les plus illustres. M. Fourier était au nombre des esprits profondément méditatifs qui, plus jaloux de multiplier leurs découvertes que d’en recueillir la gloire, gardent long-temps le silence sur des travaux dont un seul suffirait pour donner la renommée à son auteur. Telle est la Résolution générale des équations numériques, dont M. Fourier avait jeté les bases dès l’âge de 18 ans, qu’il a développée dans quelques leçons orales, avant de partir pour l’expédition d’Égypte, et qu’on a trouvée manuscrite dans ses papiers après sa mort. Ses moyens de solution offrent à la fois l’avantage d’une exactitude rigoureuse et d’une application aussi facile que rapide ; double mérite que Lagrange même n’avait pas réuni dans son bel ouvrage sur le même sujet : tantôt il métamorphose, il perfectionne des méthodes signalées par les noms du grand Newton, de Lagrange et de Daniel Bernouilli ; tantôt il invente, comme dans sa théorie tout-à-fait neuve du calcul des inégalités, théorie dont il montre la fécondité.

L’œuvre où se révèle un tel génie d’invention est publiée, complétée et corrigée, comme devrait l’être tout esprit posthume, avec un talent, avec un dévouement, avec un respect presque filial, également honorable pour le