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flexion, surtout lorsqu’il s’agit de mesurer des poids considérables. D’autres causes d’inexactitude résultent des frottements et du défaut de solidité des parties ; de ces frottements, du jeu des goupilles et des leviers qui transmettent à l’aiguille indicatrice les changements de forme du ressort, résultent des erreurs graves. Si l’on emploie cet instrument pour mesurer des charges de mille à deux mille kilogrammes, il peut se déformer dans les parties recourbées qui réunissent les deux parties flexibles et qui servent de point d’attache. Il suit de là, qu’avec un tour de main frauduleux, on pourrait, en brusquant ou soulevant doucement un fardeau, faire marquer à l’aiguille deux indications diverses pour un même poids. En effet, les frottements du mécanisme et du ressort établissent des différences, négatives si l’on a doucement enlevé ce poids, et positives si ce poids est enlevé brusquement. Les frottements vaincus dans ce dernier cas par la percussion font avancer l’aiguille, qui ne peut plus revenir à sa position primitive. Enfin, si l’on effectuait consécutivement un grand nombre de pesées avec ces instruments, ils perdraient sensiblement de leur force, dont ils recouvreraient une partie seulement, au bout de quelques jours.

Décrivons à présent le phortomètre. Deux lames symétriques d’acier, courbées dans un sens au milieu, et dans le sens contraire vers chaque extrémité, sont réunies aux deux bouts et percées pour recevoir l’attache des cordes ou chaînes de tirage. L’axe de symétrie du système est celui des directions du tirage. Quand ce tirage s’opère, le plus grand écartement des lames diminue, et mesure l’effort exercé.

L’écartement des lames diminue en pressant un mécanisme entre les deux lames, pour faire mouvoir sur le cadran l’aiguille indicatrice de l’intensité du tirage.

Un support immuablement fixé au milieu d’une des lames du ressort, porte le cadran et le mécanisme. Les mouvements se transmettent comme il suit : 1o l’aiguille indicatrice, 2o un pignon denté en acier, 3o deux secteurs dentés engrenant sur le pignon, et tournant sur le même axe ; un secteur est poussé par la pression de la seconde lame du ressort, l’autre l’est par un léger ressort qui ramène constamment le premier secteur au contact contre la seconde lame. Par ce moyen, l’aiguille ne cesse jamais d’indiquer tout l’effet qui résulte de l’écartement des deux lames dont se compose le ressort.

Par une disposition simple, une petite courbe est fixée au second secteur, et calculée de manière que la lame du grand ressort, en touchant successivement divers points de cette courbe, fasse avancer le secteur et l’aiguille,