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imprimé un caractère de généralité qu’elle n’avait pas. Pour arriver à ce résultat, il a recueilli une multitude de faits qui, de quelque manière qu’on les interprète, serviront puissamment au progrès de la science. Ses adversaires, il faut s’y attendre, ne manqueront pas de dire que ces faits, quelque curieux et inattendus qu’ils soient, s’expliqueraient tout aussi bien par leur doctrine que par la sienne. Mais nonobstant cette assertion, que l’on ne doit pas accepter sur simple parole, puisqu’elle vient de personnes qui depuis long-temps se sont fait une autre idée du phénomène de l’accroissement des végétaux, tout le monde conviendra que, par son nouveau travail, M. Gaudichaud s’élève à la hauteur de nos plus habiles phytologistes. Il est digne de remarque que, durant les agitations de deux voyages de long cours, malgré le déplorable état de sa santé, cet infatigable naturaliste n’a cessé de se livrer à des recherches d’une extrême délicatesse, et qu’il les a poussées aussi loin qu’il aurait fait dans le calme du cabinet. Nous ne pouvons ici que nommer la moindre partie de ses observations les plus intéressantes.

Il a analysé, dessiné, décrit une foule de graines et d’embryons de familles encore peu connues, telles que les nymphéacées, les pipéracées, les gnétacées, les cicadées. Cette dernière famille lui a offert, durant son premier voyage, qui déjà date de seize à dix-sept ans, une suite de faits ovologiques dont quelques-uns sont encore nouveaux, malgré les récentes études de MM. Corda et Robert Brown. Il a fait germer sous leur ciel natal des graines de piper, piperomia, loranthus, avicennia, bruguiera, rizophora, etc., et il nous donne aujourd’hui, sur les premiers développements de ces végétaux, des notions positives qui vont remplacer dans la science des opinions vagues ou erronées.

En même temps qu’il recueillait de nombreux échantillons d’herbier, il étudiait l’intérieur des tiges, et trouvait, dans la structure et l’arrangement du corps ligneux, d’étranges anomalies qu’on était loin d’y soupçonner. Ce sont particulièrement ces observations qui lui ont inspiré le projet de ramener tous les faits de développement et de croissance à des lois générales, projet dont il a constamment poursuivi l’exécution depuis son retour en France.

Pour que chacun puisse vérifier les faits, il a choisi beaucoup d’exemples parmi nos végétaux les plus vulgaires, et souvent ils sont devenus pour lui le sujet d’aperçus nouveaux. Nous indiquerons entre autres le radis, le navet, la carotte, la betterave, le marronnier d’Inde. De l’organisation mieux connue de ces diverses productions végétales, il a su tirer des argu-