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et 27° de température, par exemple, il faudrait avoir besoin d’une exactitude plus qu’ordinaire pour qu’il fût nécessaire d’y avoir égard. La table que j’ai construite représente l’hyperbole moyenne qui convient à cet intervalle-là. Mais j’ai vérifié rigoureusement la relation hyperbolique pour plusieurs autres températures fixes, même très voisines du maximum de condensation de l’eau. Il est facile de voir que cette relation ayant lieu entre les densités apparentes observées dans l’air, existe aussi entre ces mêmes densités réduites au vide ; seulement l’hyperbole est tant soit peu différente de puissance et de position.

» Indépendamment de l’utilité pratique, ceci permettra de résoudre plusieurs questions de physique moléculaire qui ne sont pas sans intérêt. Par exemple, on sait que l’acide tartrique cristallisé ne contient pas d’eau libre. Ainsi, en cristallisant, il se sépare de l’eau. On ignore l’ordre de composition des groupes moléculaires qui constituent le cristal par la polarité de leur agrégation. On ne sait s’ils sont multiples ou simples ; mais quels qu’ils soient, on peut les concevoir désagrégés, livrés à l’arrangement confus qui a lieu dans l’acide liquéfié par la chaleur, et demander quelle serait la densité du système soustrait ainsi à l’action de leur mutuelle polarité. La relation hyperbolique conduit à le connaître. Car, puisqu’elle reproduit si exactement toutes les densités, quand on donne les proportions d’acide correspondantes, il n’y a qu’à y faire cette proportion égale à l’unité, ce qui ne suppose plus d’eau dans la solution ; et la densité qui en résultera sera celle du système liquide, mais exempt d’eau, dont l’agrégation régularisée forme le cristal d’acide. J’ai fait ce calcul pour la température de +6°,8 relativement à laquelle j’avais déterminé spécialement l’hyperbole par un grand nombre d’observations. La densité apparente dans l’air s’est trouvée être 1,68124, d’où la densité apparente réduite au vide 1,68211. Or, j’ai déterminé expérimentalement, à cette même température, la densité apparente des cristaux d’acide, ce que j’ai fait en les pesant dans l’essence de térébenthine limpide, après m’être assuré que lorsque cette essence a été convenablement rectifiée par la distillation, les plus petits atomes d’acide tartrique cristallisé peuvent y subsister pendant plusieurs jours sans éprouver aucune altération sensible à la température dont il s’agit. J’ai trouvé ainsi la densité apparente de l’acide cristallisé, réduite au vide, égale à 1,74144, conséquemment plus forte que celle de l’acide désagrégé, comme cela devait être, mais de bien peu supérieure, comme 59 à 57. La température ayant été la même dans les deux pesées, ce rapport est aussi celui des densités vraies, et il est inverse des volumes