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» Parmi les causes que nous avons reconnues capables de déterminer la précipitation d’une partie des sels en dissolution, se rangent l’évaporation, l’abaissement de température et l’état physique des surfaces en contact avec l’eau. Or il est toujours possible, à l’aide de quelques précautions de construction, d’obvier, du moins en grande partie, à ces inconvéniens. Ainsi tout le monde sait qu’en privant l’eau du contact de l’air, on évitera son évaporation, et que les variations de température atmosphérique seront d’autant moins sensibles que les tuyaux de conduite seront mieux abrités. L’expérience prouve en outre que les aspérités d’une surface en contact avec une dissolution saline deviennent autant de centres d’attraction, autant de noyaux, où viennent se fixer des molécules disséminées qui eussent été entraînées par le courant, sans la présence de ces sortes d’écueils, et de là vient la nécessité de n’employer pour ces conduites que des fontes exemptes de toute rugosité. Nous pensons aussi que les mêmes observations sont à reproduire pour les tubercules ferrugineux, car, quelle que soit la cause qui détermine la production de l’oxide, il est bien à présumer que ce sont de semblables rugosités qui forment les bases de toutes ces concrétions. L’observation prouve en effet qu’elles sont irrégulièrement dispersées, de forme tuberculeuse, et avec une queue en amont. Il y a donc là aussi une cause mécanique qui vient s’ajouter aux autres, et il est bien probable qu’elle dépend d’aspérités qui se rencontrent sur le chemin des molécules flottantes et forment un point d’arrêt sur lequel elles viennent graduellement s’accumuler. C’est ainsi que nous voyons dans le plus petit ruisseau les corps étrangers venir se grouper autour du caillou qui fait saillie. Tout porte donc à croire que ces sortes de concrétions se formeraient moins facilement sur des surfaces polies. Un autre moyen de les éviter serait encore de s’opposer à l’oxidation du métal en l’imprégnant d’un corps gras et sous une certaine pression, comme l’a pratiqué M. Juncker, mais dans un autre but, celui de combler tous les pores de la fonte et d’empêcher le suintement. Il y aurait là double avantage.

» En résumé, la commission pense :

»1o.Que toutes les eaux soumises à son examen sont assez pures pour être employées aux divers usages de l’économie domestique ;

»2o.Que l’eau de la Garonne filtrée mériterait la préférence en raison de sa plus grande pureté ;

»3o.Que les eaux de sources toujours limpides offrent l’avantage d’éviter les chances d’une filtration qui peut présenter des difficultés et faire craindre des interruptions dans le service ;