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les courans. Or c’est précisément ce but que je me suis proposé, et quand j’aurai achevé le travail qui doit m’y conduire, je m’empresserai de vous le communiquer et de vous demander de vouloir bien lui réserver une place dans les annales ; j’espère que ce moment ne tardera pas et que je serai bientôt en mesure de vous transmettre, sinon la totalité, du moins la plus grande partie des recherches que j’ai entreprises sur ce sujet, qui me paraît digne de quelque intérêt. »

» Agréez, etc.
» Genève, le 13 octobre 1835.

» P. S. Depuis que la lettre qui précède est écrite, j’ai lu dans un compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences du 12 octobre, que M. Peltier a trouvé des différences dans la faculté que possèdent à vaincre les mêmes résistances, des courans primitivement égaux, mais provenant de sources différentes. Ce résultat me paraît tout-à-fait d’accord avec les idées que j’ai émises dans ma lettre, et propre à confirmer ce que j’ai dit sur la nature individuelle caractéristique de chaque courant. Je rappellerai aussi que j’avais déjà en 1828 (voyez Ann. de Ch. et de Phys., T. 37, p. 286) montré que la conductibilité des corps pour l’électricité n’est pas une propriété absolue, mais qu’elle varie avec l’intensité du courant et le plus ou moins grand nombre de couples qui le produit ; tellement qu’une substance plus conductrice qu’une autre pour une certaine intensité du courant, peut devenir moins conductrice que cette autre pour une intensité différente ou pour un courant de même intensité, mais provenant d’une pile composée d’un nombre de paires qui n’est pas le même.

» Puisque j’ai encore l’occasion de dire quelques mots, je désire en profiter pour expliquer plus clairement que je ne l’ai fait dans ma lettre, comment je compare les intensités relatives des courans dus à des actions chimiques différentes, en me mettant à l’abri de l’influence du nombre ou de la quantité de ces courans qui pourrait n’être pas la même dans les cas que l’on voudrait comparer. Le moyen le plus simple et que j’ai le plus fréquemment employé (il n’est cependant pas le seul) consiste à faire agir un liquide sur un corps composé ; chaque atome composé donne lieu à deux courans inverses, l’un qui provient de la décomposition de l’atome, l’autre de la nouvelle combinaison qui remplace la première ; ces deux courans sont simultanés, et le sens de la déviation de l’aiguille du galvanomètre, indique lequel des deux est le plus fort. Il est clair qu’il y a ici autant de