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portait pour leurs usages, c’était de les réduire à leur moindre nombre, de les exprimer sous forme périodique, comme Lagrange l’avait seulement indiqué, et surtout de former des tables de leurs valeurs numériques. Tel est, en effet, le service durable que l’illustre auteur du Traité des Fonctions elliptiques a rendu aux sciences, et l’immense travail auquel il a consacré la plus grande partie de sa longue carrière. Le coefficient de la partie principale de l’inégalité annuelle de température s’exprime plus simplement, et ne dépend pas des fonctions elliptiques. Il est nul à l’équateur ; ce qui rend cette inégalité très petite en ce lieu de la Terre, conformément aux observations de M. Boussingault. On a calculé, pour la latitude de Paris, les grandeurs et les époques du maximum et du minimum de la température annuelle, en tenant compte des deux premiers termes de son expression en série, telle qu’elle est donnée dans mon ouvrage. Après avoir déterminé les deux constantes qu’elle renferme, et qui dépendent de la nature du terrain, au moyen d’une partie des observations qui m’ont été communiquées par M. Arago, j’ai ensuite comparé les résultats du calcul à la totalité de ces observations ; cette comparaison a présenté un accord remarquable entre la théorie et l’expérience, propre à vérifier également l’une et l’autre : relativement à l’excès du maximum sur le minimum des températures annuelles, la différence entre le calcul et l’observation est moindre qu’un trentième de sa grandeur, et par rapport aux époques de ces températures extrêmes, elle s’élève tout au plus à un jour ou deux.

» D’après des observations que notre confrère m’a aussi communiquées, il arrive souvent que la température de la surface de la Terre excède de beaucoup celle que marque un thermomètre suspendu dans l’air et exposé à l’ombre ou au Soleil. Cependant la moyenne des températures de la surface pendant l’année entière est à peu près égale à celle des températures indiquées par le thermomètre abrité, autant qu’il est possible, des rayons du Soleil. J’ai vérifié cette égalité à notre latitude et à l’équateur ; toutefois, il sera difficile d’en assigner la cause ; et il se peut qu’elle n’ait pas lieu aux pôles et à de hautes latitudes. Mais la différence entre la température de la surface et celle du thermomètre extérieur se retrouve dans leurs valeurs extrêmes. Ainsi, il résulte des formules de mon ouvrage, qu’à Paris l’excès de la plus grande sur la plus petite température de la surface pendant l’année s’élève à près de 24 degrés ; tandis que la différence des températures moyennes, marquées par le thermomètre de l’Observatoire en juillet et en janvier, où elles atteignent leur maximum et leur minimum, est à peine de 18 degrés.