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» M. le professeur Carus nous paraît être le premier qui ait entrepris d’éclaircir complétement ce sujet. En effet, en 1832, il a publié en allemand, dans les Nouveaux Mémoires des Curieux de la Nature, un beau travail, accompagné de planches soigneusement dessinées et gravées, sous le titre de Nouvelles Recherches sur l’Histoire du développement des moules d’étang. Il y traite successivement :

» 1o. De la marche des œufs dans l’intérieur des oviductes ;

» 2o. Du passage de ces œufs de l’oviducte dans la lame branchiale externe, et de leurs développemens ultérieurs dans ce dernier organe ;

» 3o. De la disposition manifeste du jaune non encore fermé à sa circonférence, et de la forme du jeune animal ;

» 4o. Du jeune animal lui-même, avec les valves de sa coquille ouvertes dans l’intérieur de l’œuf ;

» 5o. De la manière dont les fœtules libres dans l’enveloppe coquillère de l’œuf, se lient ou s’attachent par des filamens byssoïdes ;

» 6o. Enfin, M. Carus recherche si les mouvemens propres du feuillet branchial ne seraient pas une condition concomitante de l’admission et de l’expulsion des œufs.

» Voici les conclusions auxquelles M. Carus est arrivé :

» 1o. Les œufs des unios et des anodontes ne se produisent, avec leur blanc et le chorion entourant le jaune, que dans l’ovaire de la mère.

» 2o. Quand ils sont parvenus à leur maturité, ils sont rejetés par les oviductes, placés de chaque côté de la masse abdominale, et ils vont se placer dans la duplicature de la lame externe des branchies.

» 3o. Les premiers jours de leur séjour dans cet organe, ils offrent les mêmes conditions et nommément la même forme que dans l’ovaire.

» 4o. Le jaune prend alors peu à peu sa forme et sa consistance : on aperçoit ensuite les indices des deux valves de la coquille, ainsi que les commencemens de la respiration, dans le tourbillonnement oblique des parties fluides de l’œuf en rotation, absolument comme chez l’embryon des univalves.

» 5o. Pendant cette rotation, l’embryon se forme de plus en plus dans sa coquille, et rompt le chorion dans l’espace d’un mois, pendant lequel il a commencé à se filer un byssus, au moyen de quoi il change peu à peu sa forme de triangle équilatéral arrondi, parce que le sommet de celui-ci, par l’accroissement du côté qui correspond à la bouche, s’est à peu près dirigé vers la région postérieure.

» 6o. C’est donc le fœtus vivant libre à l’intérieur de la lame branchiale,