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d’hui un problème pour quelques naturalistes ; plusieurs, parmi lesquels se placent MM. Grant et Raspail, veulent que ces productions appartiennent au règne animal ; d’autres, à la tête desquels se rangent MM. Gray, Dutrochet et Link, en font des végétaux : mes observations semblent apporter de nouveaux faits à l’appui de leur opinion.

» Examinés à la loupe, les corps organisés qui nous occupent paraissent formés uniquement de globules et de spicules. Les spicules, qui sont des cristaux de silice, ont été bien étudiés par MM. Grant et Raspail ; ils sont les seules parties dures que présentent les spongilles. Ce caractère différencie ces dernières de la plupart des éponges marines, qui offrent de plus des filamens mucoso-cornés, enlacés et à contours arrondis. Les globules forment la partie vivante des spongilles, et ces spongilles ne manifestent aucun signe de sensibilité. De plus, elles varient pour la couleur du blanc jaunâtre au vert, suivant qu’elles sont exposées à l’obscurité ou à la lumière. Leur forme est aussi très diverse : souvent disposées en larges plaques, les spongilles sont d’autres fois rameuses à la manière des madrépores ou allongées en filamens grêles, qui rappellent plus ou moins ceux des polypiers flexibles ; mais ainsi qu’on l’a dit, ces différences ne paraissent pas devoir servir à caractériser des espèces, puisqu’une même masse de spongille peut les offrir toutes dans les différens points de son étendue ou dans les diverses phases de son existence.

» On trouve à la surface des spongilles, outre les pores qui y sont percés, d’autres trous plus grands et qui sont des orifices de canaux se ramifiant dans la masse totale : ces orifices sont comparables aux oscules des éponges marines, que tous les auteurs s’accordent à refuser aux éponges d’eau douce. Je les ai trouvés bien développés sur les spongilles en plaques ; ils y représentent autant de petites cheminées ou cratères en miniature, dont l’orifice est un peu élevé au-dessus de la surface générale et possède une ligne ou une ligne et demie de diamètre.

» Les corps arrondis qui se développent au milieu de la matière des spongilles, n’ont rien de comparable aux œufs des alcyonelles, il ne s’y fait aucun travail embryonnaire : ce sont, ainsi que l’admet M. Link, de véritables graines comparables à celles des végétaux inférieurs, et que l’on doit de même appeler des sporanges.

» Ces sporanges sont ainsi composés :

1ode globules contenus ;

2od’une enveloppe, résultant elle-même de deux couches : l’une in-