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que cet acide est susceptible de présenter lorsqu’il est séparé de l’eau par une membrane animale. La température étant abaissée à 8 degrés , le terme moyen de densité de l’acide tartrique fut porté à 1,15. Enfin, la température ayant été abaissée artificiellement à celle de la glace fondante, l’acide tartrique depuis la densité 1,15 jusqu’à celle de 1,2 inclusivement, produisit l’endosmose inverse, en sorte qu’il eût fallu employer une solution acide encore plus dense pour qu’elle produisît l’endosmose directe. Il résulte de ces expériences, que la diminution graduelle de la température, augmente graduellement la facilité de perméation de l’acide tartrique au travers de la membrane animale, et cela comparativement avec la facilité de perméation de l’eau. M. Dutrochet croit apercevoir ici de l’analogie entre ses expériences et celles de M. Girard, qui a vu qu’une solution d’une partie de nitrate de potasse dans 3 parties d’eau, s’écoule plus vite que l’eau pure par un canal capillaire de verre, lorsque la température est de 1 à 10 degrés, tandis que cette même solution s’écoule plus lentement que l’eau, lorsque la température est plus élevée.

» M. Dutrochet a constaté pour les acides tartrique et citrique, comme il l’a fait pour l’acide oxalique, que les membranes végétales et les lames d’argile cuite ne sont point aptes à la production du phénomène de l’endosmose inverse ; cette propriété paraît ainsi appartenir exclusivement aux membranes animales. D’après la propriété qu’ont les acides oxalique, tartrique et citrique, à une certaine densité, de traverser les membranes animales plus facilement que l’eau, il devenait probable que ces acides employés en remplacement de l’eau pure dans les expériences ordinaires d’endosmose augmenteraient les effets de ce phénomène. C’est effectivement ce qui est arrivé. Ainsi un endosmomètre fermé par un morceau de vessie ayant reçu dans son intérieur de l’eau sucrée dont la densité était 1,08, et la membrane de cet endosmomètre étant plongée dans l’eau, il y eut une endosmose dont la quantité dans un temps donné fut exprimée par 9. Une solution d’acide oxalique, dont la densité était 1,014, ayant été substituée à l’eau pure, il y eut une endosmose dont la quantité, dans le même temps, fut exprimée par 27 ; en sorte que la substitution de l’acide oxalique à l’eau pure, dans cette expérience, tripla la quantité du liquide introduit par endosmose dans l’eau sucrée que contenait l’endosmomètre.

» Il paraîtrait, d’après ces expériences, que les solutions des acides oxalique, tartrique et citrique, à une certaine densité, traverseraient les mem-