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» Les observations relatives à l’intensité des forces magnétiques terrestres en chaque point du globe, exigent l’emploi de l’aiguille de déclinaison et de celle d’inclinaison, qui éprouvent l’une et l’autre des variations dans leur charge magnétique, par suite de changement dans la température et de diverses causes locales ; ce qui empêche les résultats d’être rigoureusement comparables. Nous avons substitué à ces deux appareils un autre appareil très simple qui a été exécuté avec intelligence, et surtout avec une promptitude extraordinaire, par M. Gourjon. Sa construction repose sur les phénomènes d’induction terrestre dont l’intensité dépend de celle du magnétisme du globe. Nous l’avons fait fonctionner successivement à Vevey, à Bex, à Martigny, à Liddes, au grand Saint-Bernard, à Sion, aux bains de Louëch, à Briggs, au Simplon, à Baveno, à Arona, à Milan, à Pavie et à Venise. Nous avons trouvé des différences dans les résultats qu’il faut attribuer à des différences dans le magnétisme terrestre et à des causes locales, bien que quelques-unes d’entre elles puissent provenir d’erreurs d’observation dont on pourra se garantir facilement en apportant quelques modifications à l’instrument.

» Nous avons comparé la chaleur animale de l’homme et des animaux, dans les vallées et sur les hautes montagnes, à la température ordinaire de l’atmosphère et dans les bains d’eaux minérales, dont la température s’élevait à plus de 45° centigrades.

» Un appareil particulier nous a permis de mesurer la température du lac de Genève, à une profondeur de plus de 300 pieds. Cette expérience nous a dévoilé une nouvelle propriété des courans électriques à laquelle nous étions loin de nous attendre.

» Nous avons trouvé un moyen de recueillir immédiatement, avec facilité, l’électricité atmosphérique à 300 pieds au-dessus des plus hautes cimes de montagne et même à de plus grandes hauteurs ; moyen qui permet de déterminer son accroissement à mesure que l’on s’élève.

» Le crétinisme a été l’objet de recherches suivies, et les documens que nous avons recueillis serviront à jeter quelque jour sur cette dégradation de l’espèce humaine. Nous avons pu nous procurer des dessins et des crânes qui ne seront pas sans intérêt pour la science.

» Nous nous sommes transportés ensuite à Venise, pour étudier la torpille ; là nous nous sommes convaincus, et nous l’étions déjà d’avance, que les moyens employés jusqu’ici pour constater la présence de l’électricité, à l’instant où l’animal donne la commotion, étaient défectueux. Si les physiciens qui en ont fait usage les eussent appliqués à tout autre ani-