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toute autre considération, la différence de puissance de ces sources trouverait son explication dans ce seul fait, que le point où jaillissent les eaux du puits de Cangé, est de 8 ou 10 pieds plus bas que celui où elles percent le sol à Tours. Cette dernière circonstance, jointe à quelques présomptions tirées de la nature des terrains qui ont été rencontrés à Tours et à Cangé, à la profondeur à laquelle nous sommes parvenus, semblent même nous permettre d’espérer de trouver encore de nouvelles nappes d’eau jaillissante. C’est, du reste, ce que nous saurons bientôt, M. Mulot ayant voulu, dans l’intérêt de la science et du département d’Indre-et-Loire, continuer encore le forage.

» Aussitôt que notre puits aura été tubé, nous nous proposons de faire quelques expériences pour constater quelle est sa force ascensionnelle, et quelles pertes d’eau l’on éprouverait en diminuant successivement les dimensions de l’orifice de sortie au niveau du sol. La comparaison des résultats ainsi obtenus, nous mettra à même, je l’espère, de reconnaître si, pour tirer le meilleur parti possible de l’eau des puits artésiens de la Touraine comme force motrice, et l’employer en même temps pour l’irrigation, il convient mieux de la faire agir par son propre poids, en l’élevant à une certaine hauteur, ou par sa force d’impulsion, en la prenant au niveau du sol. La faible influence que paraît avoir sur les quantités d’eau fournies par les sources artésiennes, le diamètre des tubes forés, et la perte énorme que l’on éprouve, au contraire, en élevant le tube ascensionnel au-dessus du sol, nous ont fait penser que cette question était digne d’examen. Du reste, si comme quelques expériences que nous avons déjà faites autorisent à le croire, les résultats que nous obtenons présentent de l’intérêt, j’aurai l’honneur de vous les faire connaître.

» Permettez-moi de vous prier, Monsieur, de vouloir bien mettre sous les yeux de l’Académie, ceux des détails contenus dans cette lettre, que vous croirez de nature à l’intéresser. J’espère que cette communication ne blessera en rien M. Héricart de Thury, attendu qu’il n’est point responsable des erreurs de ses correspondans, et que son but, comme le mien, n’est que de faire connaître la vérité.

» Personne ne s’étant plus que vous occupé des questions relatives aux puits artésiens, s’il était quelque observation que vous jugeassiez utile de faire à Cangé, dans l’intérêt de la science et de l’industrie, mon père et moi, nous nous ferions un plaisir de la tenter ; nous le pourrons d’autant plus facilement, que mon père se propose de faire creuser incessamment un nouveau puits à 2 ou 300 toises du premier, sur la rive gauche du Cher. »