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communes avec les liquides permanens, la dilatation, la vaporisation, etc., sont comme agrandies et amplifiées, et se développent sur une échelle véritablement gigantesque.

» Dilatation. Ce gaz liquéfié présente le fait étrange et paradoxal d’un liquide plus dilatable que les gaz eux-mêmes ; de 0° à +30° centigrades, son volume s’augmente de 20 à 29 : c’est-à-dire qu’à +30° centigrades, la quantité dont le volume s’est accru est égale, à peu de chose près, à la moitié du volume que ce liquide présentait à 0° ; en un mot, sa dilatation est quatre fois plus grande que celle de l’air, qui de 0° à +30° centigrades, ne se serait dilaté que de , tandis que la dilatation de l’acide carbonique liquide, ramenée à la même échelle, est de .

» Vaporisation. Si l’on élève la température d’un tube renfermant une tranche d’acide carbonique liquéfié, ce liquide entre en ébullition, et l’espace vide qui existe au-dessus du liquide est saturé d’une quantité de vapeur d’autant plus grande que la température est plus élevée. À +30° centigrades, la quantité de liquide à 0°, nécessaire pour saturer l’espace vide, est représentée par une tranche de liquide égale au tiers de l’espace dans lequel s’est opérée la vaporisation. À 0° la tranche du liquide de saturation est seulement du de l’espace saturé.

» Pression. De 0° centigrade à +30°, la pression de la vapeur fournie par le gaz liquéfié s’élève de 36 atmosphères à 73 : ce qui donne une atmosphère d’augmentation pour chaque degré centigrade. Une observation essentielle, c’est que le poids ou la densité de la vapeur s’accroît dans une proportion beaucoup plus grande que la pression, et que la loi de Mariotte n’est plus applicable dans les limites de la liquéfaction : si l’on prenait pour base de la pression, la densité de la vapeur, la pression à +30° centigrades serait égale à 130 atmosphères, tandis que le manomètre n’accuse réellement que 73 atmosphères.

» Effets thermoscopiques. Si l’on soumet à l’action de la chaleur un tube de verre renfermant une tranche de liquide et une tranche de gaz, il se passera deux effets contraires.

» 1o. Le liquide augmentera par la dilatation ;

» 2o. Le liquide diminuera par la vaporisation.

» Les effets thermoscopiques seront très différens, selon que la tranche liquide sera plus grande ou plus petite que la tranche gazeuse ; ou la liqueur renfermée dans le tube se dilatera, ou la liqueur se contractera, ou la liqueur restera stationnaire.

» Ces anomalies m’ont fourni le moyen de vérifier les nombres que les