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rudimens d’utricules, mais en outre d’une matière gélatineuse qui unit ces rudimens les uns aux autres, et qui constitue presque toute la partie compacte de certains végétaux d’un ordre inférieur, tandis qu’elle se réduit presqu’à rien dans les plantes d’un ordre plus élevé. C’est l’examen de ces deux points qui fait le sujet du mémoire de M. Mirbel.

Selon lui, M. Hugo Mohl se trompe quand il croit pouvoir distinguer de l’utricule ordinaire l’enveloppe extérieure du grain de pollen, par la présence dans celle-ci de points saillans, petits mamelons quelquefois épars, mais d’autres fois si pressés les uns contre les autres, que le fond de la membrane disparaît totalement. « Ces mamelons, dit-il, sont visibles sur les parois des utricules ou des tubes d’un grand nombre de végétaux ; témoin les utricules allongées du bois du Gingko biloba, et les tubes latexifères de l’écorce du Nerium oleander ; et il s’en faut bien d’ailleurs que ces mamelons, dans lesquels M. Mohl voit des rudimens d’utricules, soient toujours présens sur l’enveloppe extérieure du grain de pollen.

» On répondra, peut-être, ajoute M. Mirbel, que s’il est vrai qu’il y ait des mamelons sur les utricules comme sur l’enveloppe extérieure du pollen, ce n’est pourtant que dans la substance de celle-ci que se manifeste quelquefois l’existence d’une formation utriculaire. » Cet argument est sans force aux yeux de l’auteur, qui assure que dans le Riccia glauca, et beaucoup d’autres espèces cryptogames, la plupart des utricules formant la masse de l’ovaire, réunies d’abord en tissu, se désagrègent ensuite, et passent de l’état simple à l’état composé ; c’est-à-dire que leur paroi membraneuse, mince et compacte, se change en une membrane épaisse, formée de petites utricules ajustées symétriquement côte à côte.

Mais que doit-on penser des grains ou mamelons des membranes ? « Je les crois, dit l’auteur, de même nature que les filets, les bandes, les anneaux qui souvent font partie des utricules et des tubes, ou les constituent en entier ; et cette façon de voir n’est pas incompatible avec l’idée que les mamelons sont, ainsi que M. Mohl l’assure, un commencement de formation utriculaire. M. Purkinje a écrit en 1830 que si ses yeux ne l’ont pas abusé, il a reconnu parfois l’existence d’un canal dans les filets qui composent la seconde couche utriculaire des valves d’un grand nombre d’anthères. Ce soupçon est justifié par le fait que voici. Observant il y a quelque temps les tubes annulaires du centre de la tige du Nerium oleander, dans chaque anneau situé horizontalement par rapport à mon œil, aux deux points latéraux diamétralement opposés où finissait la moitié antérieure d’un anneau et commençait la moitié posté-