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Ces dissemblances sur lesquelles nous n’insisterons pas davantage, suffiront à tous ceux qui se sont occupés de mécanique appliquée, pour qu’ils entrevoient combien de graves difficultés l’ingénieur de Huelgoat devait s’attendre à rencontrer sur sa route.

» Afin de ne pas abuser des momens de l’Académie, nous allons maintenant parcourir avec rapidité, les questions traitées dans les divers chapitres du mémoire qu’elle a soumis à notre examen. Puisque le secours des figures nous manque, on nous permettra, toutefois, de dire avant d’entrer en matière, et cela avec l’espérance d’être compris de ceux même qui n’ont jamais vu une machine à colonne d’eau, que la forme et les mouvemens d’une semblable machine ressemblent complétement à ceux de la machine à vapeur ordinaire : ici c’est le ressort de la vapeur d’eau qui détermine les oscillations du piston, là ces mêmes oscillations sont engendrées par l’action, tantôt possible et tantôt supprimée, d’une longue colonne liquide dont la pression, évaluée en atmosphères, s’obtient en divisant sa hauteur verticale par 10m,4 (32 pieds).

» Avant de faire exécuter ses appareils, M. Juncker avait à discuter les avantages respectifs des machines à colonne d’eau à simple et à double effet : il trouva qu’à Huelgoat, les premières devaient obtenir la préférence. Le jaugeage des eaux d’infiltration lui apprit qu’il aurait chaque jour à extraire d’une profondeur de 230 mètres, plus de 5000 mètres cubes d’eau. La force motrice dont il pouvait disposer dans le même temps, résultait de plus de 30000 mètres cubes de liquide tombant de 61 mètres de hauteur ; mais la masse des eaux d’infiltration est susceptible d’augmentation ; à Huelgoat on a même toute raison de craindre une prochaine irruption de liquide ; d’ailleurs, une machine, quelle qu’en soit la construction, doit se déranger tôt ou tard ; il fallait donc songer à en avoir deux, mais non solidaires.

» Partant de ces données générales, M. Juncker calcule le diamètre des pistons principaux, après avoir déterminé les limites pratiques de vitesse qu’on ne saurait dépasser dans ce genre de machines sans des inconvéniens graves. Ces diamètres, il les fixe à plus d’un mètre. Désormais c’est de la machine construite, de la machine en place, que M. Juncker nous entretiendra.

» Le premier objet dont il donne la description, est le régulateur hydraulique qui se trouve placé à côté du corps de pompe principal. Ce merveilleux appareil anéantit peu à peu, mais vers la fin de la course