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troncs élancés des arbres les mâts pointus des navires qui se faisaient remorquer jusqu’à Rouen ; leur nombre allait jusqu’à sept et neuf. Rien de majestueux et de beau comme ces convois de maisons flottantes qui vous parlaient de pays au loin. Vers une heure, on entendait un sifflet aigu ; c’était « la vapeur » comme disent les gens du pays. Trois fois par jour, ce bateau fait le trajet de Rouen à la Bouille. Le signal du départ était donné.

« Allons, disait mon oncle, viens à la leçon, mon Caro, » et, m’entraînant, nous rentrions tous deux dans le large cabinet où les persiennes soigneusement closes n’avaient pas laissé pénétrer la chaleur ; il y faisait bon, on respirait une odeur de chapelets orientaux mêlée à celle du tabac et à un reste de parfums, venant par la porte laissée entr’ouverte du