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MARTES ET AUTRES PETITS MAMMIFÈRES

au-dessus de la couche de neige, de sorte qu’il lui arrive rarement d’être dérangé pour avoir été enterré dans la neige. Une attrape bien construite, telle que celle décrite ici, peut durer de dix à quinze ans, qu’elle soit construite sur le sol ou la neige, le procédé reste exactement le même ; c’est l’un des meilleurs assommoirs qui soit pour les petits mammifères.

Les pièges métalliques No 1, les meilleurs, sont souvent utilisés et tendus de même manière. Comme appât, on emploie beaucoup de poisson, particulièrement près des côtes. Pour cette fin, on fait souvent sécher de longues tranches de requin, dont la chair huileuse et coriace, n’est pas susceptible d’être rongée par la vermine, souris, etc. Quand on se sert de viande comme appât, il est préférable d’utiliser le lièvre et l’écureuil qui sont les proies naturelles de ces carnivores.

Les martes ne sont pas du tout farouches ; elles viennent fréquemment dans un camp et y entrent même. J’en ai pris plusieurs, en laissant un piège appâté dans mon camp, lorsque je le quittais. Ce sont des bêtes aux habitudes nocturnes, mais, de temps à autre, on en voit le jour.

L’hermine se prend souvent dans un piège à marte ; elle a les mêmes habitudes et habite les mêmes régions que celles-ci.

On capture souvent le vison avec les mêmes sortes d’attrapes, mais celles-ci doivent être tendues autant que possible dans le voisinage de l’eau. Les embouchures et décharges des petits lacs sont des endroits très favorables, de même que les points où de petits cours d’eau en rencontrent de plus grands, en somme partout où le petit poisson s’ébat. Le vison fréquente beaucoup les frayères de la truite et du saumon et y fait grands dégâts. Tout petit de taille que soit le vison, il poursuit et capture des poissons deux fois