Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
SUR LA PÊCHE À LA LIGNE

ment une ligne mouillée les fera gauchir et presser sur les côtés, immobilisant le moulinet et le mettant ainsi hors de service. Il doit être de grosseur suffisante pour recevoir aisément une centaine de verges de ficelle et ne présenter aucune saillie ou invention fantaisiste autre que la manivelle, pour retenir la ligne. Il est agréable de pêcher avec une ligne légère, mais lorsqu’il vente fort, il en faut une qui ait du poids. Une bonne ficelle à boyau simple, est préférable à une à triple boyau ; elle est assez forte pour capturer le plus gros saumon qu’il puisse y avoir au Canada. Un bon plan est de se munir d’une longueur de huit ou dix pieds de triple boyau, avec les bouts effilés, de l’attacher à la ligne de soie, et de terminer avec deux verges de boyau simple. Cette ligne conviendra dans les eaux houleuses, comme dans les eaux calmes.

Ensuite les mouches. — À bonne heure dans la saison, ou dans des eaux agitées, les grosses mouches sont préférables, fixées sur ce que l’on appelle un hameçon No1. À eau basse et claire, ou tard dans la saison, on peut employer des mouches de moindres dimensions, mais je n’ai jamais eu grande satisfaction à faire la pêche avec des mouches plus petites que le No 3. Il est souvent bien intéressant d’avoir un gros assortiment de mouches, mais, en pratique, une demi-douzaine de différents patrons suffit, telles que la Jack Scott, la Silver Doctor ou la Silver Grey — je préfère cette dernière — la Durham Ranger, la Fairy, la Donkey, et pour la pêche tard le soir, une mouche blanchâtre ou jaunâtre. Il y a quelques années, on confectionnait une mouche appelée la Sparrow, qui convenait bien à cette pêche.

Quand le saumon est disposé à monter du fond, il se jette sur tout ce qui ressemble à une mouche.