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de la garde et nommé officier de la Légion d’honneur à Waterloo. Mis en demi-solde sous la Restauration, il conserva néanmoins son grade et sa croix d’officier. Il rejoignit le général Lallemand au Texas et revint d’Amérique, au mois d’octobre 1819, profondément perverti. En 1820-1821, il était gérant d’un journal d’opposition à Paris ; il menait alors la vie la plus dissipée et, amant de Mariette Godeschal, était de toutes les parties de Tullia, de Florentine, de Florine, de Coralie, de Matifat et de Camusot. Non content de soustraire continuellement de l’argent à son frère Joseph, il vola une caisse à lui confiée et dépouilla de ses dernières économies madame Descoings, qui mourut de chagrin. Compromis dans un complot militaire, il fut envoyé, en 1822, à Issoudun, sous la surveillance de la haute police. Là, il jeta le désordre dans le « ménage de garçon » de son oncle Jean-Jacques Rouget, tua en duel Maxence Gilet, l’amant de Flore Brazier, fit ensuite épouser cette fille à son oncle, et se maria lui-même avec elle quand elle devint veuve, en 1824. À l’avènement de Charles X, Philippe Bridau rentra dans l’armée comme lieutenant-colonel au régiment du duc de Maufrigneuse, passa en 1827, avec ce grade, dans un régiment de cavalerie de la garde royale et fut fait comte de Brambourg, du nom d’une terre qu’il avait achetée ; de plus, il fut promu commandeur dans la Légion d’honneur ainsi que dans l’ordre de Saint-Louis. Après avoir organisé savamment la mort de Flore Brazier, sa femme, il chercha à épouser Amélie de Soulanges, appartenant à une grande famille ; mais ses manœuvres furent déjouées par Bixiou. La Révolution de 1830 fit perdre à Philippe Bridau une partie de la fortune qu’il tenait de son oncle par son mariage. Il reprit encore du service sous le gouvernement de Juillet, qui le nomma colonel, et fut tué en 1839, dans un engagement contre les Arabes, en Afrique (La Rabouilleuse. — Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Bridau (Joseph), peintre, frère cadet de Philippe Bridau, né en 1799. — Élève de Gros, il exposa pour la première fois au salon de 1823. Puissamment soutenu par les membres du cénacle de la rue des Quatre-Vents, dont il dépendait, par son maître, par Gérard et par mademoiselle des Touches, d’ailleurs travailleur obstiné et artiste de génie, il fut décoré en 1827, et, vers 1839, par la protection