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plus que douze cents francs de rente viagère, après avoir vendu, pour désintéresser ses créanciers, l’hôtel de Beauséant, dont il était propriétaire. Vers 1816, il épousa mademoiselle Cormon, vieille fille qui était recherchée également par le chevalier de Valois et Athanase Granson. Redevenu riche par ce mariage, il se mit à la tête de l’opposition, fonda un journal libéral, le Courrier de l’Orne, et fut nommé, après la Révolution de 1830, receveur général des finances. Il faisait une guerre acharnée aux royalistes du drapeau blanc, et, par haine pour eux, il favorisa secrètement les désordres de Victurnien d’Esgrignon, jusqu’au moment où ce jeune homme ayant commis un faux à son préjudice, il le fit arrêter, cherchant à le perdre pour toujours. L’affaire fut apaisée au moyen d’influences puissantes ; mais le jeune noble provoqua en duel M. du Bousquier, qui le blessa assez grièvement et ensuite lui fit épouser sa nièce, mademoiselle Duval, doté de trois millions (La Vieille Fille. — Le Cabinet des Antiques). Il était, peut-être, le père de Flavie Minoret, fille d’une danseuse célèbre de l’Opéra ; mais il ne s’occupa point de cette enfant, qui fut dotée par la princesse Galathionne et épousa Colleville (Les Petits Bourgeois).

Bousquier (Madame du), née Cormon (Rose-Marie-Victoire) en 1773. — Héritière très riche, elle vivait avec son oncle maternel, l’abbé de Sponde, dans une vieille maison d’Alençon[1], en 1816, recevant la noblesse de la ville, à laquelle elle tenait par des alliances. Recherchée, à la fois, par Athanase Granson, le chevalier de Valois et M. du Bousquier, elle accorda sa main à l’ancien vivrier, dont les formes athlétiques et le passé libertin l’impressionnaient vaguement, mais qui trompa bien ses secrètes espérances, puisqu’elle convenait plus tard qu’elle ne supportait pas l’idée de mourir fille. Madame du Bousquier était fort pieuse. Elle descendait d’intendants des anciens ducs d’Alençon. En cette même année 1816, elle crut à tort pouvoir épouser un Troisville déjà marié. Elle supporta péniblement

    renseignement exact, avec d’autres concernant Alençon, est fourni par un de nos amis, M. Charles Nô, dont le théâtre des Nations jouait, il y a quatre ans, les Carbonari.

  1. Rue du Val-Noble, actuellement d’Avesgé.