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son cousin Charles Grandet ; mais ce jeune homme, une fois loin d’elle, l’oublia, et, revenu des Indes, enrichi, en 1827, se maria avec une jeune fille noble. C’est alors qu’Eugénie Grandet, devenue orpheline, après avoir désintéressé complètement les créanciers du père de Charles, accorda sa main au président Cruchot de Bonfons, qui la recherchait depuis neuf ans. À trente-six ans, restée veuve sans avoir cessé d’être vierge, suivant sa volonté expresse, elle se retira tristement dans la sombre maison paternelle de Saumur et consacra le reste de son existence à des œuvres de bienfaisance et de charité. Après la mort de son père, Eugénie Grandet était souvent désignée, par les Cruchot et leurs partisans, sous le nom de mademoiselle de Froidfond, nom d’une de ses propriétés. On chercha, d’ailleurs, à remarier madame de Bonfons au marquis de Froidfond, ruiné, veuf avec plusieurs enfants et plus que quinquagénaire, en 1832 (Eugénie Grandet).

Bongrand, né en 1769, d’abord avoué à Melun, puis juge de paix à Nemours, de 1814 à 1837. — Ami du docteur Mirouet, il concourut à l’éducation d’Ursule Mirouet, la protégea de son mieux après la mort du vieux médecin, et contribua à lui faire restituer sa fortune, dont Minoret-Levrault s’était emparé par le vol du testament du docteur. M. Bongrand aurait voulu marier Ursule Mirouet avec son fils ; mais elle aimait Savinien de Portenduère ; le juge de paix devint président de tribunal à Melun, après le mariage de la jeune fille avec Savinien (Ursule Mirouet).

Bongrand (Eugène), fils du juge de paix Bongrand. — Il étudia la procédure à Paris, chez l’avoué Derville, tout en faisant son droit ; devint procureur du roi à Melun, après la Révolution de 1830, et procureur général en 1837 ; n’ayant pu épouser Ursule Mirouet, il se maria, probablement, avec la fille de M. Levrault, ancien maire de Nemours (Ursule Mirouet).

Bonnac, très beau jeune homme, premier clerc du notaire Lupin, à Soulanges, en 1823. — Sans autre fortune que ses appointements ; aimé platoniquement de sa patronne, madame Lupin, dite Bébelle, grosse femme ridicule et sans aucune éducation (Les Paysans).