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frère des marquis de Ronquerolles et du Rouvre. Tous les honneurs lui échurent successivement : chambellan sous l’Empire, il devint ensuite vice-président du conseil d’État, pair de France, grand-croix de la Légion d’honneur, ministre d’État, membre du conseil privé. La gloire de Sérizy, personnage laborieux et remarquable, ne le dédommagea point de ses malheurs domestiques. Des travaux, des veilles prolongées vieillirent promptement le haut fonctionnaire qui ne sut jamais conquérir le cœur de sa femme, mais l’aima néanmoins et la protégea constamment. Ce fut, surtout pour la venger des indiscrétions du jeune étourdi Oscar Husson, filleul de Moreau, qu’il congédia l’indélicat régisseur de Presles (Un Début dans la Vie). Les régimes postérieurs à l’Empire augmentèrent l’influence et le renom de Sérizy, intime ami des Bauvan et des Granville (La Rabouilleuse. — Honorine. — Modeste Mignon). Sa faiblesse pour sa femme fut telle, qu’il l’accompagna et l’assista lorsqu’en mai 1830, elle accourut à la Conciergerie dans le but de sauver Lucien de Rubempré, son amant, et pénétra dans la prison où le jeune homme venait de se suicider (Splendeurs et Misères des Courtisanes). Sérizy accepta, même, d’être l’exécuteur testamentaire du poète (La Dernière Incarnation de Vautrin).

Sérizy (Comtesse de), femme du précédent, née Léontine de Ronquerolles vers 1784, sœur du marquis de Ronquerolles, épousa, en premières noces, toute jeune, le général Gaubert, un des plus illustres militaires de la République ; se remaria très jeune encore, mais ne put jamais que respecter M. de Sérizy, son second mari, dont elle eut cependant un fils, mort officier pendant le règne de Louis-Philippe (Un Début dans la Vie). Mondaine, brillante, digne de rivaliser avec mesdames de Beauséant, de Langeais, de Maufrigneuse, de Carigliano, d’Espard, Léontine de Sérizy eut plusieurs amants : Auguste de Maulincour, Victor d’Aiglemont, Lucien de Rubempré (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais. — Ursule Mirouet. — La Femme de Trente Ans). Cette dernière liaison fut des plus agitées. Lucien prit un empire considérable sur madame de Sérizy, et il se servit d’elle pour atteindre la marquise d’Espard, en faisant casser l’arrêt d’interdiction qu’elle avait d’abord obtenu contre le marquis d’Espard, son mari. Aussi, durant la détention