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fut deux fois député dès le commencement du règne de Louis-Philippe, et, de plus, ministre du commerce (L’Illustre Gaudissart). Anselme Popinot, à double reprise secrétaire d’État, avait enfin été nommé comte et pair de France. Il possédait un hôtel rue Basse-du-Rempart[1]. Il récompensa, en 1834, Félix Gaudissart de services rendus autrefois rue des Cinq-Diamants, et lui confia la direction d’un théâtre du boulevard où alternèrent opéras, drames, féeries, ballets (Le Cousin Pons). Quatre ans plus tard, le comte Popinot, de nouveau ministre de l’agriculture et du commerce, amateur d’arts et jouant volontiers le rôle d’un Mécène délicat, achetait deux mille francs un exemplaire du Groupe de Samson de Steinbock, et exigeait la destruction du moule, afin qu’il ne restât que deux Samson, le sien et celui de mademoiselle Hortense Hulot, fiancée de l’artiste. Lorsque Wenceslas épousa mademoiselle Hulot d’Ervy, Popinot fut, comme Eugène de Rastignac, le témoin du Polonais (La Cousine Bette).

Popinot (Madame Anselme), femme du précédent, née Césarine Birotteau en 1801. — Belle et bonne, presque promise, d’abord, à Alexandre Crottat, elle épousa, vers 1822, Anselme Popinot, qu’elle aimait et dont elle était aimée (César Birotteau). Une fois mariée, au milieu des grandeurs, elle resta la personne simple, honnête, même naïve, du temps de sa modeste jeunesse[2]. La transformation de la danseuse Claudine du Bruel, l’ancienne Tullia de l’Académie royale de musique, en bourgeoise correcte, surprit madame Anselme, qui la fréquentait (Un Prince de la Bohème). La comtesse Popinot secourut délicatement, en 1841, Adeline Hulot d’Ervy. Son intervention et celle de mesdames de Rastignac, de Navarreins, d’Espard, de Grandlieu, de Carigliano, de Lenoncourt, de la Bastie la firent nommer inspectrice de bienfaisance appointée (La Cousine Bette). Trois ans plus tard, lorsque l’un de ses trois enfants épousait mademoiselle Camusot de Marville, madame Popinot, qui pourtant se montrait dans les réunions les plus recherchées, imitant le modeste Anselme,

  1. Voie bouleversée, transformée depuis environ un quart de siècle.
  2. En 1838, le petit théâtre du Panthéon, démoli depuis 1846, donna un drame-vaudeville de M. Eugène Cormon, intitulé César Birotteau et dont madame Anselme Popinot était une des héroïnes.