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tère des finances en 1814, et fut remplacé par Saillard (Les Employés). Crétinisé, attaché au célibat en raison de l’horreur que lui inspirait le souvenir des désordres maternels, idémiste affligé du tic de répéter, avec quelques variations, les paroles de ses interlocuteurs, Poiret se fixa rue Neuve-Sainte-Geneviève, à la pension bourgeoise de madame Vauquer ; occupa, chez la veuve, le second étage de la maison ; fréquenta Christine-Michelle Michonneau et l’épousa, quand Horace Bianchon réclama le renvoi de cette fille, dénonciatrice de Jacques Collin (1819) (Le Père Goriot). Poiret rencontra souvent alors M. Clapart, camarade retrouvé rue de la Cerisaie, logea rue des Poules et perdit la santé (Un Début dans la Vie. — Splendeurs et Misères des Courtisanes). Il mourut sous Louis-Philippe (Les Petits Bourgeois).

Poiret (Madame), femme du précédent, née Christine-Michelle Michonneau en 1779, eut sans doute une jeunesse orageuse. — Prétendant avoir été persécutée par les héritiers d’un riche vieillard qu’elle avait soigné, Christine-Michelle Michonneau devint, sous la Restauration, une des pensionnaires de madame veuve Vauquer, née Conflans ; occupa le troisième étage de la maison de la rue Neuve-Sainte-Geneviève ; fit de Poiret son chevalier ; s’entendit avec Bibi-Lupin (Gondureau) pour livrer Jacques Collin, hôte de madame Vauquer. Ayant ainsi contenté son avidité et sa rancune, mademoiselle Michonneau fut obligée de quitter la rue Neuve-Sainte-Geneviève, sur la réclamation formelle de Bianchon, l’un des habitués (Le Père Goriot). Accompagnée de Poiret, qu’elle épousa dans la suite, elle se transporta rue des Poules et loua des garnis. Appelée devant le juge d’instruction Camusot (mai 1830), elle reconnut Jacques Collin dans le pseudo-abbé Carlos Herrera (Splendeurs et Misères des Courtisanes). Dix ans plus tard, alors veuve, madame Poiret demeurait encore au coin de la rue des Postes et comptait Cérizet parmi ses locataires (Les Petits Bourgeois).

Poiret jeune, beau-frère et frère des précédents, né en 1771 ; eut les débuts, les instincts, la pauvreté d’esprit de son aîné, parcourut la même carrière, accablé de travail sous Lindet ; resta commis rédacteur du Trésor, dix années de plus que Poiret aîné ;