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décorations, pairie, croix de grand-officier de la Légion d’honneur. Nucingen, respecté, considéré, malgré ses naïvetés et son accent germanique, protégea Beaudenord, fréquenta le ministre Cointet ; pénétra partout, écouta, chez mademoiselle des Touches, Marsay revenant sur de vieux souvenirs d’amour ; entendit, devant Daniel d’Arthez, tout le salon de madame d’Espard médire de Diane de Cadignan ; guida Maxime de Trailles entre les mains ou les griffes de Claparon-Cérizet ; invité de Josépha Mirah, se rendit rue de la Ville-l’Évêque. Lorsque Wenceslas Steinbock épousa Hortense Hulot, Nucingen fut, avec Cottin de Wissembourg, le témoin de la jeune fille. Leur père, Hector Hulot d’Ervy, lui emprunta, d’ailleurs, plus de cent mille francs. Le baron de Nucingen assista, comme parrain, Polydore de la Baudraye, promu pair de France. Ami de Ferdinand du Tillet, il était l’un des familiers du boudoir de Carabine, et, un certain soir de 1845, on l’y vit, ainsi que Jenny Cadine, Gazonal, Bixiou, Léon de Lora, Massol, Claude Vignon, Trailles, F. du Bruel, Vauvinet, Marguerite Turquet, les Gaillard de la rue Ménars (La Maison Nucingen. — Le Père Goriot. — Pierrette. — César Birotteau. — Illusions perdues. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Autre Étude de femme. — Les Secrets de la Princesse de Cadignan. — Un Homme d’Affaires. — La Cousine Bette. — La Muse du Département. — Les Comédiens sans le savoir).

Nucingen (Baronne Delphine de), femme du précédent ; née en 1792, blonde, fille gâtée de l’opulent vermicellier Jean-Joachim Goriot ; par sa mère (morte jeune), petite-fille d’un fermier. — Elle fit, dans les dernières années de l’Empire, un mariage d’argent, comme elle le désirait vivement. Madame de Nucingen eut, d’abord pour amant Henri de Marsay, qui finit par l’abandonner brutalement. Réduite, sous Louis XVIII, à la société de la Chaussée-d’Antin, elle ambitionnait d’être admise dans le faubourg Saint-Germain, où pénétrait sa sœur aînée, madame de Restaud. Eugène de Rastignac lui ouvrit le salon de madame de Beauséant, sa cousine, rue de Grenelle, en 1819, et devint son amant, à la même époque. Leur liaison dura plus de quinze années. Un appartement de la rue d’Artois, installé par Jean-Joachim Goriot, abrita