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la charité délicatement déguisée de son ami le marquis d’Espard, qui, le faisant surveiller, 22, rue de la Montagne Sainte-Geneviève, la publication de l’Histoire pittoresque de la Chine, l’associait aux produits possibles de l’ouvrage (L’Interdiction).

Noverre, célèbre danseur, né à Paris (1727-1807), fut le client « peu sûr » du drapier Chevrel, patron de la Maison du Chat qui pelote, beau-père et prédécesseur de Guillaume (La Maison du Chat qui pelote).

Nucingen (Baron Frédéric de), né, probablement à Strasbourg, vers 1767. — Il y fut, d’abord, commis de M. d’Aldrigger, banquier alsacien. Plus avisé que son patron, il ne crut pas au succès de l’empereur en 1815 et spécula fort adroitement sur la bataille de Waterloo. Nucingen opérait déjà seul, pour son propre compte, dans Paris et ailleurs ; il préparait ainsi lentement la maison fameuse de la rue Saint-Lazare[1] et fondait les assises d’une fortune, qui, sous Louis-Philippe, atteignit presque dix-huit millions. À cette époque, il épousa l’une des deux filles d’un riche vermicellier, mademoiselle Delphine Goriot, dont il eut une fille, Augusta, mariée dans la suite à Eugène de Rastignac. Des premières années de la Restauration date sa réelle splendeur, fruit d’une association avec les Keller, Ferdinand du Tillet et Eugène de Rastignac pour « le coup » des mines de Wortschin, que suivirent d’opportunes liquidations, d’habiles banqueroutes. Ces diverses combinaisons ruinèrent les Ragon, les Aiglemont, les Aldrigger, les Beaudenord. Pendant cette période encore, Nucingen, quoique se disant bruyamment franc bourbonien, éconduisit, implorant du crédit, César Birotteau dont il connaissait pourtant le royalisme. Une époque exista dans la vie du baron, où il parut changer de nature ; ce fut, lorsque, cessant d’avoir sa danseuse attitrée, il s’amouracha follement d’Esther van Gobseck, inquiéta son docteur, Horace Bianchon, employa Corentin, Georges, Louchard, Peyrade, et devint surtout la proie de Jacques Collin. Après le suicide d’Esther, au mois de mai 1830, abandonnant « Cythère », ainsi que l’avait fait autrefois Chardin des Lupeaulx, Nucingen redevint l’homme du chiffre et fut comblé de faveurs,

  1. Cette maison devait être située dans la partie de la rue Saint-Lazare avoisinant la fin de la rue de Châteaudun actuelle.