Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ébéniste du faubourg Saint-Antoine, « enfant de Paris » mêlé activement à presque toutes les guerres des dernières années du XVIIIe siècle et des premières du XIXe. — Il commanda en Espagne et en Poméranie et fut colonel des cuirassiers de la garde impériale. Il supplantait alors, auprès de madame de Vaudremont, Martial de la Roche-Hugon, son ami. Le comte de Montcornet eut ensuite des relations intimes avec madame ou mademoiselle Fortin, mère de Valérie Crevel. Vers 1815, Montcornet acheta, au prix de cent mille francs environ, les Aigues, ancienne terre de Sophie Laguerre, sise entre Conches et Blangy, proche de Soulanges et de la Ville-aux-Fayes. La Restauration l’attira : le comte voulut se faire pardonner son origine, s’imposer au régime nouveau, effacer la trace du surnom significatif reçu de ses paysans de la Bourgogne qui l’appelaient « le Tapissier ». Au commencement de 1819, il épousa Virginie de Troisville. Son traitement, grossi de soixante mille francs de rente, lui permit de mener grand train ; il habita, l’hiver, en son bel hôtel parisien de la rue Neuve-des-Mathurins[1] et se produisit dans des milieux divers, fréquentant les Raoul Nathan et les Esther Gobseck. Pendant l’été, le comte, maire de Blangy, séjournait aux Aigues. Son impopularité et la rancune des Gaubertin, Rigou, Sibilet, Soudry, Tonsard, Fourchon lui en rendirent le séjour insupportable, et il dut se résigner à les vendre. — Montcornet, caractère violent et faible, ne pouvait manquer d’avoir aussi le dessous dans son ménage. La monarchie de 1830 combla Montcornet, alors lieutenant général en disponibilité, et lui confia une division. Le comte, devenu maréchal, fréquentait alors beaucoup le Vaudeville[2]. Montcornet mourut pendant l’année 1837. Il ne reconnut point et oublia complètement sa fille, Valérie Crevel. Montcornet repose probablement au Père-Lachaise, où un monument funèbre avait été commandé pour lui à W. Steinbock. — La devise du maréchal de Montcornet était : « Sonnez la charge » (La Paix du Ménage. — Illusions perdues. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Paysans. — Un Homme d’Affaires. — La Cousine Bette).

  1. Aujourd’hui, rue des Mathurins.
  2. Théâtre de Paris jusqu’en 1838 situé rue de Chartres. La rue de Chartres, disparue également quoique plus tard, se trouvait entre la place du Palais-Royal et la place du Carrousel.