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contre Ursule de Portenduère. La Révolution de 1830 le servit. Il combattit pendant les trois glorieuses journées, obtint la décoration et fut nommé substitut du procureur du roi à Fontainebleau. Il mourut d’un accident de voiture, au mois d’octobre 1836 (Ursule Mirouet).

Mirah (Josépha), née en 1814. — Juive, fille naturelle d’un riche banquier israélite, abandonnée en Allemagne, quoique portant, comme signe de reconnaissance, l’anagramme du nom hébraïque[1], Hiram. À quinze ans, ouvrière à Paris, elle fut découverte et débauchée par Célestin Crevel qu’elle quitta ensuite pour Hector Hulot moins économe. Le faste de l’intendant militaire la posa : elle put alors cultiver des facultés vocales qui, sous Louis-Philippe, lui valurent de brillants engagements, aux Italiens d’abord, ensuite rue Le Peletier[2]. Quand elle abandonna Hector Hulot ruiné, elle déserta, du même coup, son hôtel, voisin de l’Académie royale de musique, situé rue Chauchat (habité aussi, à diverses époques, par Tullia, comtesse du Bruel, et par Héloïse Brisetout). Le duc d’Hérouville devint l’amant de mademoiselle Mirah. Cette liaison amena une magnifique pendaison de crémaillère, dans la rue de la Ville-l’Évêque, où se trouva convié le tout-Paris d’alors. Josépha, d’ailleurs, eut toujours une sorte de cour. Un des Keller et le marquis d’Esgrignon furent comme « fous » d’elle. Eugène de Rastignac, étant ministre, l’appela chez lui et lui fit chanter la grande cavatine de la Muette. Inexacte, capricieuse, avide, spirituelle, bonne parfois, Josépha Mirah donna des preuves de générosité, quand elle protégea ou secourut Hector Hulot malheureux, auquel elle procura même Olympe Grenouville. Enfin la chanteuse renseigna madame Adeline Hulot sur le sort du baron, caché passage du Soleil (quartier de la Petite-Pologne). — On a, de Josépha Mirah, un portrait peint par Joseph Bridau (La Cousine Bette. — Le Comte de Sallenauve).

Mirault, nom d’une branche de la famille de Bargeton ; négociants à Bordeaux, aux XVIIIe et XIXe siècles (Illusions perdues).

Mirbel (Madame de), célèbre miniaturiste (1796-1849), fit suc-

  1. Plutôt un chiffre.
  2. Où se trouvait le précédent Opéra de Paris (1822-1873).