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Marsay (Mademoiselle de), belle-sœur et sœur des précédents, prit soin de leur fils Henri et sut se faire suffisamment pleurer par lui, quand elle mourut, assez âgée (Histoire des Treize : la Fille aux Yeux d’Or).

Marsay (Henri de), né entre 1792 et 1796, fils de lord Dudley et de la célèbre marquise de Vordac, mariée en premières noces à Marsay, qui reconnut l’enfant et en devint ainsi le père légal. — Le jeune Henri fut élevé par mademoiselle de Marsay et par l’abbé de Maronis ; il fréquentait, dès 1815, Paul de Manerville et faisait déjà partie des Treize[1], tout-puissants, avec Bourignard, Montriveau, Ronquerolles ; il découvrait alors, rue Saint-Lazare, une fille de Lesbosen, Paquita Valdès, dont il voulait faire sa maîtresse, et rencontrait en même temps pour la première fois sa propre sœur naturelle, madame de San-Réal, dont il était le rival auprès de Paquita. Marsay avait d’abord été l’amant de la duchesse Charlotte, puis d’Arabelle Dudley, dont les enfants étaient son portrait. On lui connut aussi d’intimes relations avec Delphine de Nucingen, rompues dans le courant de l’année 1819, et avec Diane de Cadignan. En sa qualité de membre des Treize, Henri fit partie de l’équipée de Montriveau, enlevant des Carmélites Antoinette de Langeais. Il acheta Coralie pour soixante mille francs. Toute sa vie, sous la Restauration, se passa près des jeunes gens ou des femmes : compagnon et conseiller de Victurnien d’Esgrignon, de Savinien de Portenduère et surtout de Paul de Manerville, qu’il essaya vainement de piloter après un mauvais mariage et auquel il annonçait, comme possible, sa propre union, Marsay protégea Lucien de Rubempré et, avec Rastignac, lui servit de témoin dans un duel contre Michel Chrestien. Les représentants féminins des familles Chaulieu et Fontaine redoutaient ou admiraient Henri de Marsay, que dédaignait le poète fêté, M. de Canalis. La révolution de Juillet 1830 fit de Marsay un personnage considérable, qui, cependant, chez Félicité des Touches, contait gravement de vieilles amours. Premier ministre de 1832 à 1833, familier du salon légitimiste de

  1. La Closerie des Genêts, drame de Frédéric Soulié joué pour la première fois, à Paris, à l’Ambigu, le 14 octobre 1846, rappelle cette particularité de la vie de M. de Marsay.