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sous le nom de comte de Sallenauve. Maxime de Trailles, amant de madame de Lanty, exploita les relations tendres, mais chastes, de l’élève et du professeur. Le désespoir d’amour de mademoiselle de Lanty, grâce au concours de l’abbé Fontanon, la jeta au couvent ; elle y prit le nom de sœur Eudoxie et revit momentanément Sallenauve-Dorlange. Une maison religieuse du faubourg Saint-Honoré renfermait alors mademoiselle de Lanty. — C’était une jeune fille d’une beauté merveilleuse, accomplie de tout point, musicienne absolument supérieure, dont le chant put être comparé à celui des Malibran, des Sontag et des Fodor[1] (Sarrasine. — Le Député d’Arcis. — Le Comte de Sallenauve).

Lanty (Filippo de), frère cadet de la précédente, second enfant du comte et de la comtesse de Lanty, assistait, jeune et beau, sous la Restauration, aux fêtes données chez ses parents. — Par son mariage, qui eut lieu sous Louis-Philippe, il entra dans une famille grand-ducale allemande (Sarrasine. — Le Député d’Arcis).

La Palférine ou La Palferine[2] (Gabriel-Jean-Anne-Victor-Benjamin-Georges-Ferdinand-Charles-Édouard Rusticoli, comte de), né en 1802 ; d’origine italienne ; de maison historique mais appauvrie ; petit-fils (dans la ligne paternelle) d’un des entreteneurs de Joséphine-Sophie Laguerre ; descendait indirectement de la comtesse Albany, d’où le prénom de Charles-Édouard, et avait dans les veines le double sang du condottiere et du gentilhomme. — Sous Louis-Philippe, désœuvré, ruiné, avec sa mine Louis XIII, son esprit endiablé, ses façons de haute allure indépendantes, impertinentes et séduisantes, il fut le type de l’étincelant bohème du boulevard de Gand ; si bien que, sur des notes fournies par Nathan, madame de la Baudraye voulut un jour crayonner et raconter le personnage d’une manière où le déguisement et la transparence devaient se combiner. Les traits abondaient : le singulier serviteur de La Palférine, le petit Savoyard (dit le père Anchise) ; le

  1. Madame Mainvielle-Fodor vivait encore, à Passy, rue de la Pompe, il y a près de trente ans.
  2. La devise des La Palférine était : In hoc signo vinciutus.