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La Baudraye (Madame Polydore Milaud de), femme du précédent, Berrichonne, née Dinah Piédefer en 1807 ou 1808, fille du calviniste Moïse Piédefer, nièce de Silas Piédefer, devenu riche, dont elle hérita. — Elle fut brillamment élevée, à Bourges, au pensionnat Chamarolles, avec Anna de Fontaine, née Grossetête (1819). Cinq ans plus tard, elle abjura, par ambition, le protestantisme, pour acquérir l’appui du cardinal-archevêque de Bourges, et se maria vers 1823, peu de temps après sa conversion. Durant au moins treize années consécutives, madame de la Baudraye sembla trôner dans la ville de Sancerre et dans les environs (maison de campagne de Saint-Satur, château d’Anzy). Une cour variée l’entourait, composée de l’abbé Duret et de MM. de Clagny, Gravier, Gatien Boirouge. Clagny et Duret connurent seuls, tout d’abord, les essais littéraires de Jan Diaz, pseudonyme de madame de la Baudraye, qui venait d’acheter le mobilier artistique des Rouget (d’Issoudun) et qui appelait et recevait deux « Parisiens de Sancerre », Horace Bianchon et Étienne Lousteau (septembre 1836). Une liaison adultérine s’ensuivit au profit d’Étienne Lousteau, chez lequel madame de la Baudraye vécut à Paris, rue des Martyrs (1837-1839). Elle en eut deux fils reconnus plus tard par M. de la Baudraye. Madame de la Baudraye sut rajeunir le talent fatigué de son amant ; redevint écrivain ; fit un Prince de la Bohème, d’après une anecdote qu’elle tenait de Raoul Nathan, et publia probablement cette nouvelle. La crainte du scandale éternisé, les obsessions conjugales et maternelles, l’indignité de Lousteau ramenèrent Dinah de la Baudraye auprès de son mari, qui habitait un magnifique hôtel, rue de l’Arcade. Ce retour datait de mai 1842 ; il étonna madame d’Espard, femme qui se troublait difficilement. Le Paris du règne de Louis-Philippe cita souvent Dinah de la Baudraye ; s’occupa d’elle plus ou moins fréquemment. Pendant cette même année 1842, elle assista à la première représentation de la Main droite et la Main gauche, drame de Léon Gozlan joué à l’Odéon (La Muse du Département. — Un Prince de la Bohème. — La Cousine Bette).

La Berge (De), confesseur de madame de Mortsauf à Clochegourde : sévère et vertueux. — Il mourut en 1817, regretté pour « sa force