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Gaudissart (Félix), Normand, né vers 1792, « illustre » commis voyageur, voué plus spécialement à la chapellerie ; connu des Finot et au service du père d’Andoche ; adonné aussi à tout « article de Paris ». — En 1816, il fut arrêté sur la dénonciation de Peyrade (le père Canquoëlle). Il s’était imprudemment entretenu, au café David, avec un officier en demi-solde, d’une conspiration près d’éclater contre les Bourbons. Cette conspiration avorta ainsi et mena deux hommes sur l’échafaud. Gaudissart, mis hors de cause par le juge Popinot, chargé de l’instruction, lui en garda reconnaissance et se dévoua aux intérêts du neveu de ce magistrat : une fois ministre, Anselme Popinot obtint à Gaudissart le privilège d’un grand théâtre du boulevard qui, en 1834, eut l’intention de réaliser un Opéra pour le peuple. Ce théâtre employait Sylvain Pons, Schmucke, Wilhem Schwab, Garangeot et Héloïse Brisetout, maîtresse de Félix. Le directeur y « exploitait brutalement sa commandite » et rêvait la carrière politique (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Le Cousin Pons). L’« illustre » Gaudissart, alors jeune, assista au fameux bal donné par César Birotteau, en décembre 1818, un peu malgré le parfumeur, qui lui reprochait d’être un « pris de justice ». Vers ce temps, il pouvait habiter, à Paris, la rue des Deux-Écus et fréquenter le Vaudeville[1] (César Birotteau). Sous la Restauration, « faux commissionnaire en fleurs » adressé, par le juge Popinot, au comte Octave de Bauvan, il achetait, à des prix exorbitants, les fleurs fabriquées par Honorine ; elle aimait les pièces d’or que lui donnait Gaudissart, autant que lord Byron aimait celles de Murray (Honorine). À Vouvray, en 1831, cet homme, si habitué à « rouler » les autres, avait été mystifié assez drôlement par un ancien teinturier, espèce de « Figaro campagnard », nommé Vernier. Un duel sans résultat s’ensuivit. Après l’aventure, Gaudissart se vantait encore d’en être sorti à son avantage. Il était, « à cette époque saint-simonienne », l’amant de Jenny Courand (L’Illustre Gaudissart).

Gaudron (L’abbé), Auvergnat ; vicaire, puis curé de l’église Saint--

  1. Ce théâtre était alors situé rue de Chartres, tout près de la place du Palais-Royal ; de ces deux voies, la première a disparu et la seconde est modifiée.