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guignon ; à la Crampade, en Provence, chez madame de l’Estorade ; en Italie ; à Ville-d’Avray, où elle dort son dernier sommeil dans un parc de sa création (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).

Gatienne, servante de madame et de mademoiselle Bontems, à Bayeux, en 1805 (Une Double Famille).

Gaubert, l’un des plus illustres généraux de la République ; premier mari d’une demoiselle de Ronquerolles, qu’il laissa veuve à vingt ans, en l’instituant son héritière. Madame veuve Gaubert, sœur du marquis de Ronquerolles, se remaria, en 1806 : elle épousa le comte de Sérizy (Un Début dans la Vie).

Gaubertin (François), né vers 1770, fils de l’ex-bailli de Soulanges, en Bourgogne, avant la Révolution. — Vers 1791, après avoir été cinq ans le comptable de l’intendant de mademoiselle Laguerre aux Aigues, il fut, à son tour, accepté pour cette place. Son père, le bailli, étant devenu accusateur public au département sous la République, il fut, à la même époque, nommé maire de Blangy. Marié, en 1796, avec la citoyenne Isaure Mouchon, il eut d’elle trois enfants : un garçon, Claude, et deux filles, Jenny (madame Leclercq), et Élisa. Il avait encore un fils naturel, Bournier, qu’il établit imprimeur-gérant d’une feuille locale. À la mort de mademoiselle Laguerre, après vingt-cinq ans de gestion comme intendant, Gaubertin possédait six cent mille francs ; il avait fini par rêver d’acquérir la terre des Aigues ; mais le comte de Montcornet l’acheta, le garda comme régisseur, le surprit ensuite en train de le voler et le chassa ignominieusement. Gaubertin reçut même des coups de cravache, dont il ne se vanta point et dont il se vengea. L’ancien intendant n’en devint pas moins un gros personnage. En 1820, il était maire de la Ville-aux-Fayes et fournisseur du tiers environ de l’approvisionnement en bois de Paris ; agent général de ce commerce dans le pays, il dirigeait les exploitations en forêt, l’abatage, la garde, etc. Par ses rameaux généalogiques, Gaubertin embrassait tout un arrondissement, ainsi qu’un « boa tourné sur un arbre gigantesque » ; l’église, la magistrature, la municipalité, l’administration marchaient à son gré. Les paysans eux-mêmes, servaient ses intérêts indirectement. Lorsque le général, dégoûté par des vexa-