Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et pansait les chevaux. En 1832, lors de l’équipée de la duchesse de Berry, à laquelle Gasselin prit part avec le baron du Guénic et son fils Calyste, le fidèle serviteur reçut un coup de sabre à l’épaule, en se mettant devant le jeune homme. Cette action parut si naturelle dans la famille, que Gasselin fut à peine remercié (Béatrix).

Gaston (Louis), fils aîné adultérin de lady Brandon, né en 1805. — Resté orphelin par la mort de sa mère, dans les premières années de la Restauration, il servit, tout enfant, de père à son frère cadet, Marie Gaston, qu’il plaça au collège de Tours, et s’embarqua ensuite, comme novice, sur un navire de l’État. Après avoir été élevé au grade de capitaine de vaisseau dans une république américaine et s’être enrichi aux Indes, il mourut à Calcutta, dans les premiers temps du règne de Louis-Philippe, à la suite de la faillite du « fameux Halmer », au moment où il allait rentrer en France, heureux et marié (La Grenadière. — Mémoires de Deux Jeunes Mariées).

Gaston (Marie), second fils adultérin de lady Brandon, né en 1810, élevé au collège de Tours, d’où il sortit en 1827 ; poète, protégé par Daniel d’Arthez, qui lui donna souvent la « pâtée et la niche ». — Rencontré chez madame d’Espard, en 1831, par Louise de Chaulieu, veuve de Macumer, il l’épousa, au mois d’octobre 1833, quoiqu’il eût, pour toute fortune, trente mille francs de dettes et qu’elle fût plus âgée que lui. Le ménage, retiré dans la solitude, à Ville-d’Avray, fut heureux jusqu’au jour où la jalouse Louise conçut des soupçons, injustifiés, sur la fidélité de son mari ; elle en mourut au bout de deux ans de mariage. Pendant ces deux ans, Marie Gaston composa, au moins, quatre pièces de théâtre ; l’une d’elles, faite en collaboration avec sa femme, fut représentée, avec le plus grand succès, à Paris, sous les noms de Nathan et MM*** (La Grenadière. — Mémoires de Deux Jeunes Mariées). Dans sa première jeunesse, Marie Gaston avait publié, aux frais de son ami Dorlange, un volume de vers, les Perce-neige, dont tous les exemplaires, vendus trois sous le volume à un bouquiniste, inondèrent, un beau jour, les quais, du pont Royal au pont Marie. Veuf, Marie Gaston voyagea, mais jamais il ne put se consoler. Il devint fou et mourut, en 1839, dans l’asile d’aliénés d’Hanwel, en Angleterre, d’un coup de fusil que lui tira