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en 1807. Frêle, nerveuse, indépendante, isolée d’abord, elle essaya de la domesticité, puis tomba dans le vagabondage et la mendicité. Élevée et vivant dans un bourg des environs de Grenoble, où le docteur Benassis vint se fixer sous la Restauration, elle devint l’objet des soins particuliers du médecin, qui s’intéressait vivement à cette douce, loyale et bizarre créature, éminemment impressionnable. Laide, la Fosseuse avait cependant quelque charme. Peut-être aimait-elle en secret son bienfaiteur (Le Médecin de Campagne).

Fouché (Joseph), duc d’Otrante, né près de Nantes, en 1753 ; mort en exil, à Trieste, en 1820, — Oratorien, député à la Convention nationale, conseiller d’État, ministre de la police sous le Consulat et sous l’Empire, chargé encore du département de l’intérieur et du gouvernement des provinces Illyriennes, enfin président du gouvernement provisoire, en 1815. Au mois de septembre 1799, le colonel Hulot disait : « Bernadotte, Carnot, tout jusqu’au citoyen Talleyrand, nous a quittés. Bref, il ne nous reste plus qu’un seul bon patriote, l’ami Fouché, qui tient tout par la police ; voilà un homme ! » Fouché protégeait particulièrement Corentin, son fils naturel, peut-être. Il l’envoya en Bretagne, lors d’un soulèvement au commencement de l’an VIII, pour accompagner et diriger dans sa mission mademoiselle de Verneuil, chargée de séduire et de livrer le marquis de Montauran, chef des chouans (Les Chouans). En 1806, il fit enlever et séquestrer pendant quelques jours, par des agents masqués, le sénateur Malin de Gondreville, afin qu’on pût à l’aise faire des perquisitions dans le château de Gondreville, où se trouvaient d’importants papiers, d’ailleurs aussi compromettants pour le sénateur que pour Fouché. Cet enlèvement, imputé à Michu, aux Simeuse et aux Hauteserre, amena l’exécution de l’un et brisa l’existence des autres. En 1833, Marsay, président du conseil des ministres, expliquant les mystères de cette entreprise chez la princesse de Cadignan, appréciait ainsi Fouché : « Génie ténébreux, profond, extraordinaire, peu connu, mais génie certainement égal à celui de Philippe II, de Tibère et de Borgia » (Une Ténébreuse Affaire). En 1809, Fouché, que secondait Peyrade, sauva la France, lors de l’affaire de Walcheren, au retour de la campagne de Wagram, l’empereur l’en récompensa par la destitution (Splendeurs et Misères des Courtisanes).